may 31, 801 - Relations diplomatiques avec Charlemagne à travers le calife abasside

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Hārūn al-Rashīd préparait soigneusement le terrain pour l’éviction de la puissante famille des Barmécides dans les dernières années du VIIIe siècle, et l’ambassade de Charlemagne pourrait ainsi avoir été une faible priorité pour le calife. L’acquisition d’un éléphant venant des provinces indiennes de Hārūn, où une nouvelle source est probablement apparue, a également été en révolte jusqu’en 800. Un autre facteur plausible serait la difficulté à localiser Hārūn. Le calife n’était pas à Bagdad mais à Raqqa. Comme il s’agissait d’un développement récent, avec Raqqa devenue la capitale en 796, ce changement a pu forcer les Francs à modifier leurs plans de voyage une fois sur le territoire abbasside. Hārūn a également effectué le pèlerinage à La Mecque cette année-là, ce qui l’a placé dans le Hijaz de la fin 797 au début 798, ce qui a pu compliquer l’accès des envoyés carolingiens à sa personne.

L’ambassade réapparaît ensuite dans les archives historiques lorsque les diplomates envoyés par Hārūn et par Ibrāhīm Ier b. al-Aghlab arrivent à Pise fin mai ou début juin 801. Bien que la dynastie qu’il a fondée devait gouverner l’Ifrīqiya tout au long du IXe siècle, Ibrāhīm Ier venait de prendre ses fonctions après avoir renversé le gouverneur précédent, Muḥammad al-ʿAkkī, seulement un an auparavant. Il avait conclu un accord avec Hārūn al-Rashīd qui reconnaissait l’autorité du calife en échange d’une autonomie. Sa position est restée incertaine pendant une grande partie de son règne, devant écraser des révoltes dans des villes majeures telles que Tunis et Kairouan, ainsi que parmi les tribus berbères. Le souverain aghlabide aurait pu voir une opportunité de renforcer sa position en établissant des relations amicales avec les Francs en Italie.

Les envoyés ont été reçus par Charlemagne alors que la cour voyageait de Verceil à Ivrée (du 17 au 24 juin). Ils avaient de bonnes et de mauvaises nouvelles pour l’empereur. « Lantfrid et Sigismond étaient tous deux morts », mais Isaac se trouvait en Afrique avec de « grands présents » du calife. Ces présents comprenaient l’éléphant, Abū al-ʿAbbās, ainsi que de riches présents. Charlemagne a « envoyé le notaire Ercanbald en Ligurie pour préparer une flotte permettant de transporter l’éléphant et tout autre objet ». Un exploit logistique impressionnant rapidement accompli. Isaac et l’éléphant ont débarqué à Porto Venere en Ligurie en octobre, passant l’hiver à Verceil. Ils ont bravé les Alpes l’année suivante, atteignant Charlemagne à Aix-la-Chapelle le 20 juillet. La poésie ultérieure de Florius de Lyon suggère qu’Isaac et l’éléphant avaient voyagé le long de la côte nord-africaine en descendant vers la mer. Étant donné que les ambassadeurs abbassides et aghlabides se préparaient à voyager vers l’Italie au début de la saison de navigation de 801, il ne serait pas surprenant que le groupe soit arrivé en Ifrīqiya à la fin de l’an 800.

Source : The Emperor and the Elephant: Christians and Muslims in the Age of Charlemagne - Sam Ottewill-Soulsby

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