may 2, 1536 - Une Ambassade tunisienne apporte tribut et cadeaux à Charles Quint
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En plus des images peintes de Muley al-Hassan et de ses sujets sur l’arc de S. Felice, les habitants de Florence ont été témoins le 2 mai 1536 de l’arrivée d’une véritable ambassade tunisienne apportant le tribut annuel pour Charles : « … l’ambassadeur du roi de Tunis [Abu Abdallah Muhammad Azweghi] est venu auprès de l’empereur et lui a apporté le tribut, c’est-à-dire quatre chevaux, deux dromadaires et huit faucons ; et l’empereur a laissé le duc [Alessandro] prendre les deux dromadaires susmentionnés. » Cet émissaire est d’abord apparu le 29 avril 1536 à Sienne. Lui et son entourage ont passé la nuit à S. Agostino ; puis le groupe s’est rendu à Florence pour retrouver l’empereur. Une chronique anonyme donne des détails sur l’ambassadeur Azweghi, âgé de soixante ans, qui portait un turban et s’habillait de bleu, accompagné de deux interprètes et de cargaisons comprenant des boîtes mystérieuses de cadeaux ainsi que des animaux. Les serviteurs peu honorables qui marchaient à pied étaient considérés comme impolis et laids, faisant rire les passants. En revanche, une très belle femme noire de la compagnie a été admirée. Le texte ne précise pas si cette femme était une servante ou une esclave. En plus d’attester de la composition multiethnique de Tunis, le texte pourrait faire allusion au fait que Muley al-Hassan a récupéré son harem après le sac. Les contemporains ont été particulièrement frappés par l’apparition de femmes noires dans le groupe : « Muley al-Hassan est venu à la citadelle, et Sa Majesté lui a rendu ses femmes, celles que Barberousse y gardait dans une chambre séparée, dont la majorité étaient noires. C’était quelque chose de voir comment elles se réjouissaient avec lui à leur manière. » Peut-être que la femme qui accompagnait Azweghi à Florence faisait partie de celles qui avaient été sauvées en 1535. Charles aurait-il reconnu la femme noire de Tunis ou était-elle considérée simplement comme un autre cadeau, semblable aux chevaux, dromadaires et faucons qu’il a reçus en tribut ? Les sources sont silencieuses sur sa réaction. D’autre part, Muley al-Hassan a reçu de bonnes nouvelles de la part d’Azweghi concernant son ambassade, selon la lettre du roi à Charles en juin 1536 : « … notre ambassadeur … m’a donné des nouvelles sur la taille du pays et de l’armée de Votre Majesté, et [sur] combien de courtoisie et de générosité vous lui avez montrées … ».
Source : Hafsids and Habsburgs in the Early Modern Mediterranean Facing Tunis - Cristelle L. Baskins
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