jun 15, 1150 - Naissance d'Al Mahdawi
Description:
Shaykh Abdul-Aziz Ibn Abu Bakr al-Mahdawi (vers 545/1150-621/1224) fut également l'un des disciples éminents de Shaykh Abu Madyan, et était aimé de Shaykh Muhyiddin, qui lui avait attribué la rédaction de plusieurs de ses livres importants qu'il lui dédia, comme le Saint-Esprit, ainsi que la forme initiale des Révélations mecquoises, comme nous le verrons dans la section
Al-Mahdawi eut une influence notable sur Ibn al-Arabi à cette époque au Maghreb. Il eut également une grande influence sur le développement du soufisme à Tunis, notamment après la mort de son Shaykh Ibn al-Kinani. Selon certains hagiographes, comme Ibn Qunfudh, il est décrit comme l'un des disciples les plus importants et les plus influents d'Abu Madyan. Son tombeau est encore aujourd'hui un lieu de pèlerinage important. Il était le « leader des gens d’excellence » et la « mer de lumières et un trésor de mystères ».
Dans son introduction au Saint-Esprit, s’adressant à Shaykh Abdul-Aziz al-Mahdawi, le Plus Grand Shaykh dit :
Et je peux te prédire, ô mon gardien, qu’Allah soit satisfait de toi, que j’ai goûté à la nourriture avec mes frères du Maghreb à la Mecque, mais rien n’est entré dans mon ventre plus sincère que ta nourriture. J’en trouve le goût au-delà de toute description, et cela était dû à l’honnêteté des âmes et au fait que tes pensées ne s’y étaient attachées qu’à ce moment-là, comme toi et Ibn al-Murabit en connaissez la cause.
Il est né quelques années avant Ibn al-Arabi, peut-être vers 545/1150, et il était originaire de la ville tunisienne d’al-Mahdia, qui était autrefois l’une des forteresses les plus redoutables de la Méditerranée. Au début de sa vie, il aurait entrepris une retraite de 40 jours à Monastir, à quelques kilomètres de Tunis, sur la côte. Ce type de pratique spirituelle rigoureuse aurait conduit l’imam de la mosquée d’al-Mahdia à dire : « Si Abdul-Aziz meurt, personne ne doit prier pour lui, car il se serait suicidé. » En apprenant cela, al-Mahdawi rétorqua : « C’est lui qui mourra [le premier] et Abdul-Aziz priera pour lui », et c’est ce qui se passa. Après cette retraite, il semble avoir été incapable de manger, et lorsqu’on lui a demandé s’il allait bien, il a répondu : « Je suis vivant, avec une vie après laquelle il n’y aura plus de mort. » [Uns al-Faqîr d’Ibn Qunfudh, édité par M. al-Fasiy et A. Fauré (Rabat, 1965), pp. 97–100, et al-Farisiya (Tunis, 1968), p. 146.].
C’est peut-être à cause de cette austérité qu’il a accomplie au début de sa vie que Shaykh Muhyiddin déclare qu’il était connu sous le nom d’Ibn al-Karrah : « le fils du retour », ce qui peut signifier le retour à la vie après laquelle il n’y a plus de mort, ou sa résurrection vivante, ou encore la vie réelle qui a eu lieu à la suite de la retraite de 40 jours :
J’ai entendu l’un des cheikhs dire : « Tant qu’il a sa nature mortelle (basharîyyah), la parole lui appartient derrière un voile, mais lorsqu’il quitte sa nature mortelle, le voile sera levé. » Ce cheikh était Abdul-Aziz Ibn Abu Bakr al-Mahdawi, connu sous le nom d’Ibn al-Karrah. J’ai entendu cela de lui dans sa maison à Tunis. Il avait raison de dire que la parole se fait derrière un voile et qu’il ne l’a pas liée au témoignage, mais il a commis une erreur en disant « le voile est levé », et il n’a pas imposé de restriction. Il faut dire que le voile de la nature mortelle est levé, car il n’y a aucun doute que l’on se trouve derrière le voile de son humanité.
Il semble qu’al-Mahdawi ait rencontré Shaykh Abu Madyan à Tunis en 570/1175 alors qu’il se rendait à la Mecque pour le Hajj. Il a ensuite passé quelque temps avec son groupe de disciples à Bugia, où il a suivi une formation approfondie. Abu Madyan l’a plus tard qualifié de « lion des âmes ».
Dans al-Kawkab ad-Durriy fî Manâqib Dh?l-N?n al-Mi?rîy, Shaykh Muhyiddin le décrit également comme un modèle d’autodiscipline remarquable et qu’il resta longtemps sans manger de pain :
L’un de nos compagnons nous a raconté à propos de notre Shaykh, le maître de la communauté spirituelle, Abu Madyan Ibn Shuayb Ibn Husayn, qui résidait à Bugia, qu’il avait dit : « Quand j’ai faim, je récite le Coran et alors je suis rassasié, et quand j’ai soif, je prie les bénédictions sur Muhammad, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, et ma soif est étanchée. » Or, un autre de nos compagnons m’a dit que le shaykh gnostique, Abdul-Aziz al-Mahdawi, agissait de la même manière, mais j’ai oublié les détails. Ce que je sais, cependant, c’est qu’il avait renoncé à manger du pain depuis plus de dix ans. J'ai moi-même séjourné chez lui pendant huit mois (c'est sa deuxième visite comme nous le décrirons dans la section
ef(tunis2), nuit et jour, et je ne l'ai jamais vu toucher du pain. Quand il mangeait : il prenait peu, et pourtant il était grand et en pleine santé. Je n'ai jamais vu personne plus résistant et plus robuste que lui, et à l'égard de Dieu il montrait une âme d'acier.
La seule œuvre majeure qui lui soit attribuée est cette remarquable prière sur le Prophète, al-Salat al-Mubarakah, qui montre qu'il était un véritable maître spirituel.
Cheikh Abdul-Aziz al-Mahdawi, qu'Allah l'agrée, est décédé en l'an 621/1224. Son corps a été lavé par Cheikh Abu Said Khalaf Ibn Abu Yahya al-Tamimi al-Baji (551/1156 à 628/1230), qui a également récité la prière funéraire sur lui et l'a déposé dans sa tombe, où il a été enterré à côté de son cheikh, Abu Abdullah al-Kinani, dans ce qui allait devenir un cimetière de cheikhs très connu et un lieu de pèlerinage. Il se trouve au milieu de la baie de Marsa, surplombant la mer Méditerranée.
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