jun 15, 1203 - Capture du faux prophète Ibn al Faras
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Il s'agit de Abderrahim Ibn Ibrahim al Hazraji Ibn al-Faras. Ce personnage est connu surtout par ses surnoms: Abu Qasaba, Ibn al-Jazzara, al Jazulï, al-Mohr... Dans un de ses poèmes, il se qualifie lui-même de «Sayyid Qahtan» dont le prophète annonce l'apparition à la fin des temps. Beaucoup de 'chroniques traitent de la révolte de ce rebelle hors pair. Esprit particulièrement brillant «malgré son arrogance», également d'une grande bravoure, il appartient, d'après Ibn !Ialdun à « la classe des Ulamas andalus ».
Les sources marocaines, comme al-Bayan et al-Mo'jib, en font un Jazuli alors que les autres le rattachent à l'Andalus. La famille Ibn al-Faras est en effet célèbre en Espagne, notamment à Grenade; mais le succès du prétendant dans le Sud du Maroc et le soutien des tribus, militeraient en faveur d'une origine locale.
Ibn al-Faras a sans aucun doute poursuivi des études assez poussées en Anda- lus. Co-disciple du père de Ali Ibn Saïd,' il était assez intime avec Ibn Rusd pour que celui-ci l'envoie à Marrakech enquêter sur la voie mystique de Abu-l-Abbas as-Sabti. At-Tadili qui fournit ce renseignement dans at-Tasawwut le nomme al-Hazraji et ne fait aucun autre commentaire à son sujet. Particulièrement versé dans les sciences spéculatives et la philosophie, Ibn al-Faras se fait remarquer à la Cour de Al-Mansur pour son audace intellectuelle et doit se cacher pour éviter la répression. Esprit supérieur, conscient de sa valeur, il n'hésite pas à se déclarer le Mahdi al-Qahtani et réussit à rallier une large partie de la population du Sus (Gzula et Lamta): certaines tribus Maçmuda et une partie des Regraga.
Sa révolte a lieu à la fin du VIe siècle de l'Hégire (Fin XIIe) sous le règne de an-Nacer. Dans un poème de son cru, il provoque les Almohades en annonçant la fin de leur dynastie. L'auteur de al-Mo'jib, contemporain des événements, relève « la grande panique des Almohades» en face de cette révolte qui a néces- sité l'envoi de plusieurs corps d'armées dont des Ghuzz, et qui n'a été réduite enfin que par la trahison des tribus, accusées de complicité et menacées de repré- sailles par le pouvoir central.
Arrêté en 600 ou 601 (1203-1205), Ibn al-Faras est exécuté et sa tête fichée sur une porte de Marrakech dans un filet en fer.
Source : FAUX PROPHÈTES ET MAHDIS DANS LE MAROC MÉDIÉVAL - Halima Ferhat
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