jul 30, 1103 - La querelle des investitures & alliance avec la papauté
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Depuis 1073 et le pontificat de Grégoire VII, la réforme "grégorienne" a secoué tout l'Occident : la volonté de moraliser le clergé et de le libérer de la tutelle féodale bouleverse l'organisation de la société. Le Saint Empire romain germanique est particulièrement hostile à cette réforme qui veut mettre un terme à l'investiture laïque, par laquelle les souverains, en tant que seigneurs féodaux, nomment les abbés et les évêques. L'affrontement entre Grégoire VII et l'Empereur Henri IV va donner lieu à une "querelle des investitures" qui ne prendra fin qu'en 1122, avec le concile de Worms.
Le 13 août 1099, Pascal II a été élu pape à l'unanimité, suite au décès d'Urbain II. En France, ses légats, Richard d'Albano et Lambert d'Arras, ont donné l'absolution au Capétien Philippe 1er et l'ont réconcilié solennellement avec l'Eglise au concile de Paris, en 1104 : le roi de France a juré de cesser toute relation avec sa maîtresse, Bertrade de Montfort.
En 1105, la querelle qui oppose l'Empereur au Saint Siège s'est envenimée. Henri V est devenu une menace pour Pascal II, qui l'a pourtant soutenu contre son père Henri IV.
Aussi le pape se rend-il en France pour y trouver refuge et y obtenir l'appui de Philippe 1er et du futur Louis VI à la fin de l’année 1106. Il séjourna à l’abbaye Saint-Pierre de Bèze du 17 au 19 février 1107. Après avoir fait étape à l'abbaye de Cluny, il est reçu le 30 avril à Saint Denis par le Capétien et son fils, "qui humilièrent à ses pieds la majesté royale, comme les princes ont coutume de le faire, en se prosternant et en abaissant leurs diadèmes devant le tombeau du pécheur Pierre", rapporte l'abbé Suger. Le 3 mai, il est à Chalons sur Marne, où il doit rencontrer les envoyés d'Henri V. Le 23 mai, Pascal II convoque un concile à Troyes. Là, entouré de tout le clergé français, il lance de nouveau l'anathème contre l'Empereur. C'est un tournant capitale de la politique du pape, qui juge opportun de renoncer à combattre la dynastie capétienne et de s'en faire une alliée, un point d'appui solide contre la violence des impériaux et des Italiens.
Alors que la France devient peu à peu "la fille aînée de l'Eglise", la question des investitures se résout d'elle-même dans le royaume, sans traité formel. Philippe 1er ne pratique plus l'investiture spirituelle et cesse de recevoir l'hommage féodal des évêques. Cela ne veut évidemment pas dire qu'il renonce à toute ingérence et à tout profit dans la nomination des prélats, mais le principe reste similaires.
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