nov 5, 1057 - Mise à sac et abandon de Kairouan

Description:

On sait en effet les troubles occasionnés en Ifriqiyya par l'arrivee des tribus Banul Hilal et Baniu Sulaym dont la pression militaire culminera dans la mise à sac de Kairouan abandonnée le 27 sa'ban 449/29 octobre 1057 par le souverain ziride al-Mueizz Ibn Badis qui se refugia à Mahdia.

Source : Hadi Roger Idriss, La Berberie orientale sous les zirides Xe-XIes sieles, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1962, I, pp. 228-229.

Al-Mu’izz se rendit à Mahdiyya en ramadan 449 [novembre 1057]. N’ayant plus d’argent et presque plus d’équipements, mal vu de ses hommes et sur le point de sombrer, il ne lui restait qu’à employer la ruse pour assurer son salut; il sortit [de Kairouan] habillé en femme pour ne pas être reconnu et arriva à Mahdiyya. Les Arabes s’emparèrent de son harem, de son palais, de ses pages; ils tuèrent les hommes, réduisirent les femmes en captivité, et pillèrent ses demeures et ses châteaux. Ils dévastèrent le pays, pillant, faisant des prisonniers, tuant. Kairouan tomba alors en ruines et [est demeurée ainsi] jusqu’à présent. Une grande quantité d’objets pillés dans les palais des Banū Badis: armes, équipements, instruments, tentes, etc., arriva au Caire. Le jour où ce butin fit son entrée au Caire fut une journée extraordinaire par l’importance du public et la leçon qu’en tirèrent les gens d’esprit sur les vicissitudes de ce monde.

Source : Glanes sur les zīrides d'ifrīqiya dans le manuscrit d'istanbul de l'ittiʿāẓ al-ḥunafāʾ - H. R. Idris

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Pour tenter de calmer la fougue de ces tribus, l’émir al-Mu‘izz maria plusieurs de ses filles à des chefs arabes, puis il reconnut la souveraineté du souverain fatimide en faisant frapper des dinars avec mention du calife. Sans résultats, les Fatimides ne purent rien contre les hilaliens.

Menacé par les populations de Kairouan, al-Mu‘izz s’installa à Mahdiya en 1057, où se trouvait son fils Tamîm. Quelques jours plus tard, Kairouan et Sabra al-Mansûriya furent prises et pillées de fond en comble par les Hilâliens.

Dès lors, le pouvoir de l’émir s’effondra. Les habitants de Sfax se soulevèrent contre lui et, lorsqu’al-Mu‘izz mourut en 1062, il laissait derrière lui un pays déchiré par l’anarchie la plus complète.

Source : Histoire du Maghreb Médiéval XII - XI ème siècle - Patric Cressier & Philippe Senac

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