jul 3, 792 - Le complot de Pépin le Bossu
Description:
Au cours de l'été 792, Pépin le Bossu, fils aîné mais illégitime de Charlemagne, prend part à un complot visant à assassiner son père.
Le roi Charlemagne prépare une nouvelle campagne contre les Avars.
Par le passée, le roi des Francs a vécu plusieurs années avec Himiltrude. Le mariage n'ayant pas été reconnu par le Saint Siège, celle-ci n'a eu que le statut de concubine. Il finit par répudié Himiltrude, qui fini ses jours recluse dans un couvent. L'enfant né de cette union, Pépin, "agréable figure, mais bossu", ce fils aîné, ne compte plus dans la succession car considéré comme bâtard. Charlemagne considère comme ses vrais héritiers que les enfants qu'il a eus de la reine Hildegarde, sa deuxième femme.
Aux demi-frères de Pépin le Bossu échoient des charges prestigieuses :
- Carloman est couronné roi d'Italie ;
- Louis, le futur Louis 1er le Pieux, devient roi d'Aquitaine ;
- Charles le Jeune est fait duc du Maine et son père compte lui transmettre la Couronne.
Rien n'est attribué à Pépin le Bossu, qui se trouve en outre dépossédé de son prénom lorsque Carloman, à l'occasion de son couronnement, est rebaptisé par le pape Hadrien 1er et devient Pépin.
Sans doute l'infirmité de ce bâtard ayant grandi dans l'ombre est-elle la cause de l'indifférence, voire de l'injustice, dont Charlemagne fait preuve à son égard. Certains chroniqueurs ont avancé que l'enfant présentait une notable "faiblesse de l'esprit". Toujours est-il que personne n'a jamais vraiment prêté attention à
ce jeune prince fragile et difforme.
En 792, Pépin a environ 23 ans. Il complota avec quelques Francs de la noblesse qui l'avaient gagné à leur cause en lui promettant la Couronne. Ces seigneurs francs sont révoltés par l'attitude de la reine Fastrade, la troisième épouse de Charlemagne, dont l'injustice et la cruauté, sont tolérées par le roi. Cette cohorte d'insatisfaits persuade Pépin le Bossu de les aider à mettre en oeuvre leur sinistre dessein et, pendant que son père partira en campagne, à feindre d'être malade.
Mais la conjuration tourne court. Le Lombard Fardulf, un clerc du palais, a vent du complot et prévient aussitôt le roi. En récompense de sa fidélité, il reçu l'abbaye de Saint Denis.
Charlemagne est profondément affecté. Il a du mal à admettre que l'aîné de ses fils ait pu envisager de l'assassiner. A Ratisbonne, il réunit le plaid général et fait comparaître les conspirateurs.
Dans un premier temps, Pépin le Bossu est condamné à mort. Puis, le roi l'autorisa à recevoir la tonsure au couvent de Prüm et, selon le désir qu'il avait exprimé, à se consacrer à la vie religieuse. Le prince rebelle reçoit ainsi la sanction habituellement réservée aux souverains ennemis vaincus. C'est peut-être la première marque de considération manifestée par Charlemagne à ce fils jusqu'alors ignoré, et qui replongera ensuite dans l'oubli, jusqu'à sa mort en 811.
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