mar 1, 1844 - Bataille d'Isly

Description:

La bataille d’Isly, survenue le 14 août 1844 près de la rivière Isly à la frontière algéro-marocaine, est un conflit militaire opposant les troupes françaises aux armées marocaines menées par le prince Moulay Mohammed. L’armée marocaine était composée principalement de volontaires issus de la grande confédération tribale berbère des Béni-Snassen, ainsi que des tribus Ahl Angad et Bni Oukil.

Ce conflit est directement lié à la lutte des Français contre l’Émir Abdelkader, qui avait trouvé refuge au Maroc et rejoint les forces marocaines. La bataille se solde par un repli des troupes marocaines ordonné par le sultan, à la suite des bombardements de Tanger et de Mogador par la marine française.

Depuis le début de la conquête de l’Algérie en 1830, l’émir Abdelkader avait, en 1832, pris la tête des tribus de la région de Mascara pour résister à l’occupation française. Un premier traité signé en 1834 par le général Desmichels fut jugé trop favorable à Abdelkader. En 1837, un nouveau traité, celui de la Tafna, fut négocié par le maréchal Bugeaud. Il exigeait qu’Abdelkader reconnaisse la souveraineté française en Afrique du Nord, en échange de quoi la France reconnaissait son autorité sur une grande partie de l’Algérie — environ les deux tiers du territoire : le beylik de l’Ouest (hors Oran, Arzew, Mostaganem et Mazagran), le beylik du Titteri, ainsi que la province d’Alger (hors Alger, Blida, la Mitidja et le Sahel algérois).

Cependant, Abdelkader n’avait de cesse de vouloir chasser les Français. Pour cela, il demanda et obtint l’appui du sultan du Maroc le 5 mai 1839. Il leva une véritable armée et, en novembre 1839, avec le soutien marocain, déclara la guerre à la France à la suite du franchissement des Bibans par l’armée française.

En réaction, les Français entamèrent une conquête systématique du territoire, érigée par la monarchie de Juillet en symbole de fierté nationale et d’héroïsme militaire. Cette conquête fut dirigée par le maréchal Bugeaud, nommé gouverneur en 1840. En 1843, après la bataille de la Smala, la capitale d’Abdelkader à Taguin fut détruite, et il fut contraint de se replier dans le désert.

Abdelkader se réfugia alors au Maroc, mais la défaite de l’armée marocaine à Isly et les bombardements français sur Mogador et Tanger poussèrent le sultan Abd al-Rahman à se désengager du conflit. Privé de soutien, Abdelkader ne pouvait plus continuer la lutte depuis le Maroc. Après trois années de guérilla, il se rendit au général Lamoricière en 1847.

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