sep 15, 1347 - Arrivée d'Al Abili à Tunis

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Au cours du siècle dernier, les historiens, les sociologues et les philosophes ayant consacré une monographie à Ibn Khaldûn ont attribué à un savant tlemcénien, al-Ābilī, le mérite d’avoir accoutumé son illustre disciple à la lecture et aux commentaires de textes ardus, d’avoir su plier son intelligence à l’enchaînement logique des idées, tout en le familiarisant avec les divers courants existants parmi les philosophes et les théologiens. S’il est malaisé de clarifier les voies généalogiques d’une œuvre, il reste cependant indéniable qu’al-Ābilī exerça sur Ibn Khaldûn une influence aussi profonde que durable.

Al-Ābilī arriva à Tunis en 1347 dans la suite du sultan mérinide Abū l-Ḥasan (règne : 1331–1348). Natif de Tlemcen, d’un père lointainement originaire d’Avila, il partit d’abord se former en Orient. C’est à partir de cette information que le sociologue et historien irakien ʿAlī al-Wardī (1913–1995) déduisit, sans preuve tangible, qu’al-Ābilī se serait converti au chiisme lors de ce voyage. Dans la lignée des travaux du philosophe et orientaliste français Henry Corbin (1903–1978) sur Sohrawardī, Ruzbehān, Ḥaydar Āmolī et Mollā Ṣadrā, il est communément admis au Moyen-Orient que la pensée philosophique du Moyen Âge tardif n’a pu se développer que dans un milieu chiite.

Toutefois, on a insuffisamment souligné qu’al-Ābilī, contraint de fuir le sultan Abū Ḥammū (règne : 1308–1318) de Tlemcen, partit se former à Marrakech et dans le Haut Atlas. Il y suivit l’enseignement du dernier grand mathématicien de l’Occident musulman, Ibn al-Bannā’ (mort en 1321). Ce dernier fut un savant complet, auteur fécond de traités sur le calcul, l’algèbre, la géométrie, les partages successoraux et l’astronomie.

Source : Les Empires Berbères : Constructions et Deconstructions d'un objet historiographique - Mehdi Ghouirgate

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