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November 1, 2025
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15 июн 828 г. - Défaite décisive du jound arabe à Takiyus

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Les difficultés les plus graves des Aghlabides ne vinrent pas de l’agitation berbère mais des rébellions du jound arabe. Mohamed Talbi en explique bien les raisons, celles de l’arrogance de l’aristocratie arabe, de son hostilité à un pouvoir émiral, de la prétention des chefs du jound à s’ériger en maîtres des territoires provinciaux. M. Talbi avance l’idée d’une tentative de féodalisation vis-à-vis du pouvoir central, comme cela se passait dans l’Occident chrétien, mais qui ne put aboutir. La première révolte avait eu lieu à Tripoli, en 810, et elle avait notamment opposé le jound aux Berbères ibadites. La grande rébellion commença en 822 et ne perdit l’initiative qu’en 828, lorsque Ziyâdat Allah I les vainquit à la bataille de Takiyus. L’une des raisons de l’affaiblissement du jound fut, largement, due à des dissensions internes des chefs arabes qui, pour différents prétextes, se retrouvèrent dans de très anciennes oppositions entre Mudarites et Qahtanides. Les troubles ne s’éteignirent définitivement qu’en 833. Le jound ne fut plus une menace intérieure, tandis que ses chefs étaient, en grande partie détournés de l’Ifrikiya par la conquête de la Sicile. L’armée de Ziyâdat Allah I était désormais surtout composée d’affranchis, muwâllâ, de mercenaires et d’esclaves noirs.

Les tribus berbères furent certainement concernées par les rébellions et eurent très probablement à souffrir des destructions causées par les combats. Mais il est frappant de voir qu’en dehors de la phase finale, elles n’apparaissent pas dans les chroniques comme des acteurs de ces conflits. Elles ne jouèrent un rôle, et un rôle décisif, qu’en 828, lorsqu’un contingent aghlabide, allié aux Nefzâwa, infligea au jound arabe la défaite de Takiyus (un site près de Tozeur). La grande rébellion du jound était partie de la défaite des Aghlabides dans la Sebkha de Tunis en 824. Les chefs du jound étaient alors devenus les maîtres de la plus grande partie du pays, se répartissant les provinces et les villes comme autant de fiefs. Le territoire de Ziyâdat Allah I s’était alors réduit aux villes de la côte est, aux plaines et au couloir de Gabès à Tripoli. En 827, le chef du jound, ‘Amir ibn Nâfî, avait décidé une manœuvre pour isoler l’Aghlabide en le contournant par le sud-est. Parvenu en Qastiliya, il se prépara à entrer dans le territoire des Nefzâwa. Mais Ziyâdat Allah Ier décida, de son côté, d’envoyer un contingent pour s’engager auprès des Nefzâwa. Les historiens n’ont pas la même interprétation de cette démarche. Selon Ibn Khaldûn, ce serait les Nefzâwa qui auraient demandé de l’aide. Ibn Idhâri et Al Nuweyri ne mentionnent que le soutien apporté aux Aghlabides. Ce qui semble en tous les cas probable, c’est que les deux parties se retrouvèrent contre un ennemi commun, le jound – auquel les Berbères s’étaient déjà opposés à Tripoli. On peut aussi penser que le compromis de Tripoli de 812, qui avait instauré des relations de bon voisinage, avait pu être compris comme un pacte de soutien mutuel devant une menace commune. Ce qui est sûr, c’est que les Nefzâwa furent les principaux acteurs de la victoire de Takiyus. Leurs croyances ibadites ne les empêchèrent de participer, au nom du jihad, à la conquête de la Sicile.

Source : Les populations et les territoires du Maghreb du VIIe au XIe siècle (650-1050) - Grigori Lazarev

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Дата:

15 июн 828 г.
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