15 июн 153 г. до нашей эры - Les Campi Magni sont conquis par Massinissa

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Puis en 153 ; cette fois le vieux monarque voit très grand : il réclame et envahit l’immense champ de blé que sont les Campi Magni (la moyenne vallée du Bagrada) et le pays de Tusca, qui comptait cinquante « villes » ; une inscription de Mactar a mis fin à la discussion sur la localisation de ce secteur : dans la dorsale tunisienne, vouée à l’arboriculture et à l’élevage.

Là aussi nous sommes gênés par la disparition du livre XLVIII de Tite Live ; voici ce que nous apprennent (sous réserves) deux fragments de la Periocha relative aux années 153-151 :

Telles sont les causes de la troisième guerre punique. Comme on disait qu’une importante armée numide se trouvait sur le territoire des Carthaginois, sous les ordres d’Arcobarzanes, petit-fils de Syphax, M. Porcius Cato conseilla de déclarer la guerre aux Carthaginois, qui avaient sur leur territoire une armée qu’ils avaient appelée en apparence contre Massinissa, en réalité contre les Romains. Comme P. Cornelius Nasica était d’un avis contraire, on décida d’envoyer à Carthage des ambassadeurs qui observeraient ce qui se passait. On réprimanda le Sénat de Carthage parce qu’au mépris du traité il avait rassemblé une armée et une flotte ; on voulut conclure la paix entre les Carthaginois et Massinissa sur la base d’une cession par Massinissa du territoire qui était l’objet du litige. Mais au moment même où le Sénat (de Carthage) faisait savoir aux légats qu’il acceptait le jugement, Giscon, fils d’Hamilcar, un homme turbulent, et qui exerçait alors une magistrature, souleva à ce point le peuple en lui conseillant la guerre contre Rome, que seule la fuite épargna les outrages aux légats. En annonçant cela, ils rendirent encore plus hostile le Sénat, déjà hostile aux Carthaginois… Gulussa, le fils de Massinissa, annonça qu’on faisait des levées de troupes à Carthage, qu’on armait une flotte et que sans aucun doute on préparait la guerre. Comme Caton conseillait qu’on leur déclarât la guerre, mais que P. Cornelius Nasica disait qu’il ne fallait rien faire à la légère, on envoya dix légats pour s’informer… Comme les délégués étaient revenus d’Afrique avec des porte-parole des Carthaginois et Gulussa, le fils de Massinissa, et qu’ils disaient qu’ils avaient vu à Carthage une armée et une flotte, on décida de solliciter des avis. Comme Caton et les autres principaux sénateurs conseillaient d’envoyer aussitôt une expédition en Afrique, mais que Cornelius Nasica disait que ce prétexte de guerre ne lui paraissait absolument pas juste, on décida de s’abstenir de faire la guerre si les Carthaginois brûlaient leur flotte et licenciaient leur armée. Sinon, les consuls de l’année prochaine reposeraient la question de la guerre…

On peut aussi verser au dossier un fragment d’Appien :

Les Carthaginois, qui contrairement au traité avaient fait la guerre à Massinissa, furent vaincus par lui qui avait quatre-vingt-douze ans et qui avait l’habitude de manger sans viande et de se nourrir de pain sec ; ils y gagnèrent en plus une guerre avec Rome.

Le sort final des Campi Magni n’apparaît pas clairement dans le texte d’Appien, plus soucieux de rappeler l’ignoble traitement infligé aux survivants, qui ne purent enterrer leurs morts et furent même en partie massacrés par Gulussa.

Source : Africa, quasi Roma (256 av. J.-C. — 711 ap. J.-C.) - Jean-Marie Lassere

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