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June 15, 2024
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15 marzo 890 anni - Rébellion des Siqiliyas contre les Ifriqis en Sicile

Descrizione:

Le Cambridge Chronicle raconte qu'à Palerme, en mars 890, une révolte éclata, les Siciliens se soulevant contre les Africains :

"En l'an 639 (889-890), le peuple sicilien a attaqué le peuple d'Ifriqiya et a tué al-Tawuli au mois de mars (wa-fi sanat thaman wa-tis'in tawaththabu al-siqilliyyun 'alà ahl Ifriqiya wa- qatalu al-Tawuli fi shahr marshuh)".

Selon l’interprétation d’Amari, les Siciliens étaient des Arabes locaux qui se sont rebellés contre les nouvelles troupes envoyées d’Ifriqiya. Ces troupes étaient venues sur l’île à la fois pour mener le jihad et pour tenter de mettre fin aux émeutes incessantes qui éclataient dans la capitale de l’île. Soit dit en passant, le Cambridge Chronicle fait référence à des factions « ethniques » distinctes qui cherchaient à obtenir le pouvoir politique et militaire de l'île, bien que l'identité et la composition précises de ces forces opposées n'aient pas encore été identifiées.

Parmi les victimes de la révolte menée par les habitants de Palerme se trouvait al-Tawuli, qui était clairement l'un des représentants du pouvoir « africain » dans la capitale. Quant à son rôle dans Kitab al-Mihan, on peut supposer qu'il avait assumé son rôle de wali l-madina (« gouverneur de la ville ; maire »), ou plus probablement de sahib al-shurta (« chef de la police »). Si cette hypothèse est correcte, nous pouvons construire une chronologie et un contexte politique pour les événements.

On peut établir que la torture d'Ibn al-Majjani a eu lieu avant 890, année de la mort d'al-Tawuli/Ibn al-Tifli. Par ailleurs, le texte indique que le juge fut nommé par Ibn Talib, le cousin d'Ibrahim, tombé en disgrâce en 888-889. La torture d’Ibn al-Majjani peut ainsi être comprise dans le contexte plus large de la misère et de la violente persécution pratiquée par Ibn ‘Abdun, le successeur et rival d’Ibn Talib. Ce phénomène concernait tous les juges et magistrats nommés par lui, même dans les provinces de l'émirat aghlabide, de Tripoli à la Sicile.

Il est fort probable que l'épisode d'Ibn al-Majjani se soit produit entre 888 et 890, plus précisément au cours de 275/888-889. Comme mentionné précédemment, al-Dawudi fait référence à la vente de la forteresse d'Agrigente par un certain al-Tifli, épisode vraisemblablement survenu à l'époque d'Ibrahim II (261-289/875-902). Si nous suggérons que les trois individus mentionnés ci-dessus – Ibn al-Tifli, al-Tifli et al-Tawuli – sont la même personne, cela ne serait pas surprenant. Al-Tawuli, venu en Sicile en tant que représentant du pouvoir « africain », envoyé directement par Ibrahim II, a probablement établi sa carrière en réprimant un juge soutenu par le pouvoir local, en vendant la forteresse d'Agrigente ou en entamant des négociations. Ces négociations furent conclues plus de dix ans plus tard par le même Ibrahim II en faveur des Banu 'Abd al-Samad, suite à la conquête réussie de Taormine en 902.

Hypothétiquement parlant, ces épisodes, ainsi que le contexte politique plus large, suggèrent un récit cohérent impliquant des personnages clés et des événements significatifs au cours de cette période tumultueuse. D'autres mesures inconnues, incluant peut-être un resserrement des pressions financières, auraient pu contribuer à l'insurrection de 888-889, à laquelle fait allusion le Cambridge Chronicle.

Source : Political Martyrdom and Religious Censorship in Islamic Sicily: a Case Study During the Age of Ibrahim II (261-289/875-902) - Giuseppe Mandalà

Aggiunto al nastro di tempo:

Data:

15 marzo 890 anni
Adesso
~ 1134 years ago