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August 1, 2025
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5 agos 1221 anni - Traité de paix et de commerce avec le Roi de Sicile et cession officielle de Pantelleria

Descrizione:

C’est le fameux traité conclu entre Tunis et l’Empereur Frédéric II, traité publié par Huillard-Bréholles, puis par Mas-Latrie, qui, l’un comme l’autre, l’ont daté de 1231.
Il a fallu la perspicacité de Robert Brunschvig pour mettre en doute cette date. En tant que fin connaisseur de la période, il a essayé d’élucider l’anomalie que tous les autres spécialistes ont plus ou moins constatée dans ce traité sans qu’aucun n’ait pris la peine, ou n’ait eu l’audace, de la résoudre. Brunschvig, constata, à partir d’une lecture simple du document, que le contractant du côté ifriqiyen est un certain Abu Ihsaq b. Abi Ibrahim Ibn Abi Hafs et non pas le sultan hafside lui-même, à l’époque (en 1231!) Abu Zakariya. Qui était donc cet Abu Ishaq ? Ce n’était pas facile de le savoir car le document lui-même, qui n’est pas l’original, reproduit la date de 1231. Pourtant, à partir de l’idée que cette copie qui nous est parvenue du traité avait certainement subi une certaine déformation lors des reproductions, Brunschvig réussit à démontrer de manière convaincante que ce traité datait en fait de 1221 et que le signataire du côté ifriqiyen n’était autre que le cheikh hafside Abu Ihsaq b. Abi Ibrahim qui fut gouverneur de Tunis par intérim sur l’ordre du calife almohade de Marrakech, al-Mustansir, d'avril 1221 à décembre 1221-janvier 1222.

Donc Tunis s’est évertuée à établir des relations diplomatiques avec des puissances chrétiennes même avant son émancipation vis-à-vis de l’Empire almohade. C’était certainement une initiative de Frédéric II qui venait d’être sacré empereur à Rome depuis le 22 novembre 1220, et qui voulait, par ce traité du 5 août 1221, imposer une image de marque en inaugurant son nouveau statut par un acte de prestige en tant qu’acteur méditerranéen important et surtout en ne laissant pas la Sicile à la traîne vis-à-vis des cités italiennes dans les activités mercantiles.

L’inconvénient dans ce traité c’est qu’en face de l’Empereur en tant que signataire il n’y avait qu’un simple wali (gouverneur). Le plus important résidait dans les effets à court et à long termes des accords conclus à Tunis pour 10 ans par Vibald, l’émissaire de l’Empereur.

Comme les autres traités de paix et de commerce de l’époque, ce traité prévoit des obligations pour les deux parties concernant la liberté du négoce, la sécurité de la navigation, l’interdiction de la piraterie ainsi que la possession par Frédéric II de l’île de Pantelleria, avec reversement à l’émir de Tunis de la moitié des impôts de l’île ; les musulmans y demeurant conservent l’autonomie administrative, religieuse et judiciaire. En outre le prince de Tunis s’obligeait à fournir à l’empereur un tribut annuel dont l’origine pourrait remonter à l’époque de Guillaume II de Sicile en 1181.

Source : L’IFRIQIYAH HAFSIDE ET LA CHRÉTIENTÉ : LE TEMPS DES RUPTURES - Brahim Jadla

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En 1221, alors que Frédéric cherchait à réaffirmer son contrôle sur la Sicile, il dépêcha l’ambassadeur impérial Vibald à Tunis. Le partenaire de négociation de Vibald était le prince hafside Abu Ishaq Ibrahim, qui servait en tant que gouverneur de la ville pour le calife almohade à Marrakech. Le 5 août 1221, Vibald et Abu Ishaq parvinrent à un accord sur un traité de paix et de commerce.

Cet accord est particulièrement équilibré. Il prévoyait le libre-échange pendant dix ans, garantissant à la Sicile l’accès à son principal marché d’exportation et à Tunis l’accès à son principal fournisseur de blé. Il répondait aux préoccupations sécuritaires de Frédéric en prenant des mesures contre les pirates tunisiens qui s’attaquaient à la navigation sicilienne et soutenaient la révolte musulmane sur l’île. En même temps, le traité garantissait une navigation sécurisée aux navires tunisiens naviguant entre l’Ifriqiya et l’Égypte. Les captifs des deux côtés seraient libérés.

Le traité de 1221 marqua un moment d’équilibre dans les relations tuniso-siciliennes. Au cours des deux décennies suivantes, l’équilibre se déplace légèrement en faveur des Hohenstaufen. Les Hafsides perdirent une source de levier lorsque Frédéric II prit des mesures drastiques pour réprimer la révolte musulmane en Sicile. En 1223, il commença à déporter des communautés entières de musulmans siciliens de l’île, les installant à Lucera sur le continent. Les expulsions se poursuivraient pendant des années, entraînant la relocalisation d’environ 15 000 à 20 000 personnes. Pendant ce temps, avec la rébellion réprimée, les Hafsides ne pouvaient plus démontrer leur force en déstabilisant le règne des Hohenstaufen sur la Sicile. Une autre difficulté pour les Hafsides était que l’Ifriqiya commença à connaître des pénuries de céréales dans les années 1230.

Source : The Tunis crusade of 1270 ; A Mediterranean History - Michael Lower

Aggiunto al nastro di tempo:

Data:

5 agos 1221 anni
Adesso
~ 804 years ago