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June 15, 2024
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15 nov 1186 anni - Traité commercial entre les Almohades et les Pisans

Descrizione:

Le traité le plus important, qui incarne cette deuxième phase des relations diplomatiques, est négocié par les Banū Ghāniya et les Génois en 1181. Rédigé en latin et en arabe sur parchemin, dans une écriture maghrébine, cet accord de paix a été étudié par Frédéric Bauden. Son originalité réside dans sa formulation des clauses détaillées point par point, ce qui représente une nouveauté pour les chancelleries maghrébines et andalouses, qui se distinguent désormais de celles de l’Orient. L’écriture maghrébine devient plus ou moins la norme dans les chancelleries de l’Occident musulman et les précisions dans les clauses démontrent également le développement des relations commerciales, qui ont désormais besoin d’être normées et régulées dans tous leurs détails.

Cette évolution notable est perceptible dans les échanges épistolaires entre les califes almohades et la commune de Pise, et surtout dans la conclusion du traité du 15 novembre 1186, qui ne concerne pas seulement l’Ifrīqiya, mais l’ensemble de l’Occident musulman. Conservé seulement dans sa rédaction arabe et rédigé sur papier, cet accord est copié en cinq exemplaires ; l’un de ceux-ci, adressé à Pise, est sans doute celui conservé aujourd’hui à l’Archivio di Stato. Les autres exemplaires étaient destinés à être expédiés vers les villes où les Pisans étaient désormais autorisés à séjourner et à commercer. Dans cet accord conclu pour vingt-cinq ans, le calife almohade Abū Yūsuf Ya‘qūb (1184-1199) concède aux Pisans la liberté de commerce dans les principaux ports de son royaume : Ceuta, Oran, Bougie, Tunis et les côtes andalouses, à l’exception d’Alméria, où sont installés les arsenaux militaires – ils sont autorisés à y faire escale uniquement pour s’approvi- sionner et réparer leurs navires en cas d’avaries. Cette stratégie d’ouverture adoptée par le souverain almohade, qui représente certes des risques, comme l’a souligné Christophe Picard, vise à pacifier le front italien, à dynamiser les activités commerciales de ses possessions, en augmentant ses recettes fiscales, et à contrôler étroitement l’espace maritime de la Méditerranée occidentale, pour se consacrer pleinement au front ibérique et porter le ğihād en al-Andalus.

L’établissement de ces relations diplomatiques entre les cités italiennes et l’Ifrīqiya, avec le renouvellement régulier des traités de paix et de commerce a conduit au développement des échanges commerciaux, qui ont connu leurs moments les plus fastes pendant le xiiie siècle.

Source : De la guerre à la paix en Méditerranée médiévale (Acteurs, propagande, défense et diplomatie) - Élisabeth MalaMut et Mohamed Ouerfelli

Aggiunto al nastro di tempo:

Data:

15 nov 1186 anni
Adesso
~ 838 years ago