15 giug 741 anni - Révolte Sufrite dans le nord de l'Andalousie
Descrizione:
C’est en octobre 741 que des Berbères en garnison à la limite de la Galicie, au nord de l’Espagne, se mutinèrent et déposèrent leur commandant arabe. Il semble qu’à ses débuts la révolte ait eu d’autres raisons qu’une motivation kharijite. Les Berbères de Galicie abandonnèrent leurs positions de « gardes-frontière » pour marcher vers le sud, en ralliant au passage d’autres troupes berbères. La chronique dit que les Berbères formèrent trois colonnes, l’une en marche vers Tolède, une autre vers Cordoue et la troisième vers Tarifa où se trouvait la flotte qui pouvait les ramener au Maghreb. Le gouverneur ʿAbd al-Malik b. Qatan al-Fihrî, ne disposant pas de forces suffisantes, prit le risque de demander au jound syrien qui avait été bloqué à Ceuta par l’insurrection de Maysâra, de lui apporter un renfort, mais sous réserve qu’ils quitteraient Al Andalus au bout d’une année. En 742, la coalition du jound syrien et des forces arabes d’Al Andalus parvint à vaincre successivement les trois colonnes berbères. Les sources ne nous donnent pas, malheureusement, les noms des chefs berbères qui conduisirent l’insurrection. On ne connaît pas davantage les tribus qui y participèrent.
L’insurrection des Berbères d’Al Andalus eut pour effet indirect de provoquer de graves dissensions parmi les Arabes. Al Balj, le chef syrien, refusa en effet de quitter Al Andalus, prétendant en devenir le gouverneur. Une véritable guerre civile entre Arabes (Qahtanites contre Mudarites) en résulta et ne se termina qu’en reconnaissant aux Syriens mudarites un droit d’établissement dans certains territoires. Les désordres berbères, calmés par leur défaite militaire, entrèrent dans une certaine normalité avec la nomination, en 743, d’un nouveau gouverneur, Abû al-Khattâr al-Husâm b. Dirâr al-Kalbî, cousin du gouverneur de l’Ifrîqiya. Il semble aussi que cette normalisation ait été facilitée par des ralliements de Berbères aux Arabes kahtanites contre les Mudarites d’Al Balj. On ne parla plus, par la suite, de mouvements kharijites d’importance en Al Andalus.
Un autre effet, indirect, de cette rébellion berbère fut de déplacer vers le sud la limite de la chrétienté dans le nord-ouest de l’Espagne. Tout le nord-est ainsi qu’une partie du Languedoc étaient, à l’époque, sous domination arabe. Seules les Asturies, au nord-ouest, résistaient encore. La révolte berbère ouvrit un vide dont Alonso Ier, le prince des Asturies, sut profiter pour étendre son territoire jusqu’en Galicie et dans le Leon. Cette nouvelle frontière resta longtemps stable et ne fut dépassée qu’avec la reprise de la Reconquista.
Source : Les populations et les territoires du Maghreb du VIIe au XIe siècle (650-1050) - Grigori Lazarev
Aggiunto al nastro di tempo:
Data: