15 dic 1615 año - Troisième bataille navale de la Goulette

Descripción:

Le raid sur La Goulette de 1615 fut une attaque navale menée par l’enseigne espagnol Francisco de Ribera contre La Goulette, principal port de la Tunisie ottomane. Après avoir poursuivi des corsaires barbaresques depuis la Sicile jusqu’à La Goulette, Ribera approcha le port et captura plusieurs navires avant de se retirer.

Alors que la couronne espagnole concentrait ses ressources italiennes sur la guerre de succession de Montferrat, le duc d’Osuna reçut la mission de surveiller les marines musulmanes. En décembre, ses navires découvrirent que l’Empire ottoman avait concentré 70 galères à Navarin, près de la Morée, ce qui poussa Osuna à mobiliser l’escadre de galères de Sicile commandée par Pedro de Gamboa y Leyva. Tandis que les navires espions capturaient deux corsaires barbaresques et en coulaient quatre sur les côtes africaines, Osuna envoya Leyva, accompagné des flottes des Chevaliers de l’Ordre de Malte et du Grand-duché de Toscane, livrer des vivres aux rebelles chrétiens en Morée.

En route vers la Morée, Leyva captura onze caramoussals turcs et le navire amiral du corsaire Azan Mariol, connu pour harceler la Calabre. Il libéra 150 galériens chrétiens et fit 200 prisonniers musulmans. Cependant, averti de l’activité de nouveaux corsaires barbaresques, Osuna envoya l’enseigne Francisco de Ribera, récemment promu au commandement du galion de 36 canons San Juan Bautista, premier d’une flotte privée de navires à voiles qu’Osuna avait commencée à construire cette année-là. Ribera emmena aussi une tartane transportant 100 soldats d’infanterie de marine espagnole et 80 marins.

Ribera intercepta un navire africain suspect et y envoya 60 soldats à bord de la tartane pour inspection. Deux autres navires tunisiens rejoignirent alors la scène, chacun armé de 36 à 40 canons et transportant 300 hommes. Ils attaquèrent le San Juan, mais refusèrent l’abordage malgré leur supériorité numérique. Après cinq heures de combat, ils se retirèrent à la tombée de la nuit. Ribera retourna brièvement à Trapani pour réparer ses navires endommagés, puis repartit avec deux autres galions à la poursuite des corsaires.

Il captura deux pirates non liés en chemin et se dirigea vers La Goulette, ayant appris que les corsaires recherchés s’y étaient réfugiés. Il attaqua avec seulement le San Juan et un autre galion, laissant les deux autres en retrait pour faciliter les manœuvres. Pas moins de 19 navires barbaresques se trouvaient dans le port, mais l’effet de surprise les empêcha de réagir à temps. Ribera captura deux navires de 18 à 20 canons, dont le navire amiral de la Régence d’Alger, présent alors à La Goulette. Trente-sept ennemis furent tués sur le pont, le reste des équipages se jeta à la mer, où beaucoup se noyèrent ou furent abattus, à l’exception de trois prisonniers faits. Aidé par un vent favorable, Ribera quitta le port avec les prises tandis que l’artillerie de La Goulette ouvrait le feu.

Le San Juan reçut de multiples impacts, et l’un des navires capturés, plus exposé au tir, coula. Ribera revint néanmoins à Trapani avec les autres navires, n’ayant perdu que trois morts et trente blessés. Dix-neuf prisonniers flamands détenus à bord par les pirates furent libérés. Les navires restants dans le port de La Goulette furent endommagés au point qu’aucune autre action ne fut tentée pendant un certain temps.

L’action fut saluée en Sicile, et le duc d’Osuna recommanda immédiatement que Ribera soit promu capitaine, ce qui lui fut accordé, bien que la cour refusa de lui octroyer une récompense supplémentaire. Elle considérait l’opération comme un acte de course, pratique explicitement interdite en 1615 pour des raisons morales, malgré le succès notoire d’Osuna dans ce domaine. Le poète espagnol Luis Vélez de Guevara célébra la bataille dans sa pièce de théâtre El asombro de Turquía y valiente toledano, dédiée à Ribera et Osuna.

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