14 feb 1822 año - Campagne navale ottomane en mer Ionienne et Égée (Bataille de Patras)

Descripción:

Contrairement à leur habitude de ne pas naviguer en hiver, les Ottomans envoyèrent dès le début de l’année 1822 une première division navale légère dans l’Égée, en attendant l’arrivée de la flotte principale au printemps. Cette escadre, commandée par le nouveau Capitana bey, comprenait 3 frégates, 14 corvettes, 18 bricks et goélettes, et les flottilles de la régence d’Alger, de Tripoli (7 navires chacune), de Tunis (5 navires) et d’Égypte (sous les ordres d’Ismaël Gibraltar). Elle escortait des transports chargés de 3 à 4 000 soldats commandés par Kara Mehemet Pacha.

La flotte se dirigea d’abord vers l’île d’Hydra, qu’un complot devait livrer sans combat, mais celui-ci fut déjoué. L’amiral ottoman quitta alors les environs et se tourna vers le Péloponnèse. Il projeta une attaque sur la citadelle peu défendue de Navarin avec le gouverneur de Modon : le 11 février, Ismaël Gibraltar entra dans la baie avec trois navires pendant que les troupes terrestres attaquaient. L’intervention décisive de 42 philhellènes dirigés par le comte Karl von Normann-Ehrenfels, qui utilisèrent l’artillerie de la forteresse, permit de repousser l’assaut.

Les Ottomans continuèrent leur route vers le nord, mais furent bloqués à Zante du 14 au 25 février par des vents contraires. À leur arrivée à Patras, ils débarquèrent les troupes et une vingtaine de canons. Début mars, la flotte grecque, forte de 60 navires commandés par Andréas Miaoulis, fit face à la flotte ottomane à l’entrée du golfe de Patras. Les deux forces s’affrontèrent à distance le 4 mars, sans résultat, avant d’être dispersées par une tempête. La flotte ottomane entra en désordre dans la rade de Zante, où deux navires s’échouèrent. Des navires britanniques et autrichiens, craignant une collision, ouvrirent le feu sur les Ottomans, qui menacèrent en représailles de bombarder la ville. Toutefois, grâce à l’attitude turcophile des autorités britanniques, le Capitana bey put rester jusqu’au 6 mars, remettre ses navires à flot, puis quitter Zante. Il feignit une route vers Patras, avant de bifurquer discrètement vers Alexandrie, perdant une frégate dans une tempête.

Le 9 mars, les Grecs tentèrent d’attaquer les transports ottomans restés à Patras, mais ceux-ci se réfugièrent dans le golfe de Corinthe. Deux navires attardés furent bombardés sans succès. Ensuite, cinq navires d’Hydra restèrent avec Miaoulis pour tenter d’attaquer la flottille ottomane stationnée à Mourtos, en Épire (une frégate, une corvette, et quatre bricks). Des Souliotes furent embarqués pour tirer depuis la terre, piégeant les navires ennemis entre deux feux. Mais, selon l’historien Gordon, cette attaque échoua à cause de l’intervention des autorités britanniques, qui interdirent aux Grecs l’accès au canal de Corfou. Le navire envoyé par Miaoulis pour obtenir des explications fut même saisi, au prétexte des exactions grecques à Leucade.

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