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November 1, 2025
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15 jun 308 año - Séisme en Afrique Romaine

Descripción:

A. Di Vita soutient, sur des bases assez convaincantes, l’hypothèse d’un tremblement de terre survenu au début du IVe siècle en Tripolitaine, à partir de preuves issues des fouilles autour du Mausolée B à Sabratha et du Sérapéum de Leptis Magna. À Sabratha, les bâtiments flavien construits après le séisme du Ier siècle de notre ère autour de l’ancien Mausolée B se sont effondrés, un événement que Di Vita attribue à un séisme. Cet effondrement est daté d’après un terminus post quem fourni par cinq monnaies frappées entre 294 et 306, ainsi qu’un follis non usé de Galère frappé entre le 25 juin et novembre 306 ; l’absence de monnaies de Maxence, pourtant courantes à Leptis et ailleurs en Tripolitaine, pousse Di Vita à situer l’événement avant 310.

À Leptis, le mur d’enceinte du Sérapéum (construit au IIe siècle apr. J.-C.) s’est effondré jusqu’à ses assises les plus basses ; l’abside de l’aile orientale à portiques s’est effondrée et fut reconstruite sur un plan différent ; le toit de la cella dut être soutenu par un pilier interne disgracieux ajouté ; des statues de dédicants et la statue cultuelle elle-même furent endommagées, et après l’événement, les têtes récupérées furent remontées sur de nouveaux corps. Des lampes et poteries (dont un fragment de la forme Hayes 59a, en céramique sigillée africaine D) datent cette destruction des premières décennies du IVe siècle.

Di Vita estime que le circuit de fortification tardo-antique de Leptis, qui incorpora l’arc honorifique d’Antonin le Pieux comme porte occidentale, fut construit après ce séisme, en réemployant les gravats abondants des bâtiments détruits. Le praeses Lenatius Romulus entreprit une large reconstruction de Leptis entre 324 et 326 ; des inscriptions mentionnent la réparation de la basilique du vieux forum, ex maxima parte ruina esset deformata (« déformée en grande partie par une ruine »), du portique du vieux forum, tantae stragis lab[e s]ubl[ata] tripertita porticus (« le portique tripartite avait subi l’effondrement d’une telle destruction »), et du macellum, porticuum macelli in ruinam [la]bemque conversam (« le portique du macellum tombé en ruine et effondré »). La reconstruction du portique autour du vieux forum réérigea les colonnes sur des bases faites de blocs d’architrave réutilisés provenant du portique du Ier siècle. D’autres bâtiments publics furent également réparés à cette époque, et Di Vita associe ces restaurations au même séisme : le temple flavien près du port, la schola (dont presque toutes les colonnes avaient été fissurées et réparées avec des agrafes métalliques), l’amphithéâtre (où des blocs inscrits furent réutilisés pour la réfection des toitures de certaines galeries), et peut-être les thermes.

Sur des bases moins solides, Di Vita attribue aussi la destruction et reconstruction de maisons à Hadrumète et Sufetula, ainsi que l’abandon de quartiers urbains à Thysdrus, à ce même séisme, étendant sa portée à une grande partie de l’actuelle Tunisie. Mais les preuves à ce sujet sont faibles ; les reconstructions sont mal datées, et ces destructions et reconstructions pourraient s’expliquer par d’autres causes que des séismes. Foucher a fait valoir qu’à Hadrumète, l’abandon des maisons d’élite et leur occupation par des cimetières avait déjà commencé dans les années 260 ou 270, et ne pouvait donc être causé par un séisme du début du IVe siècle ; il préfère y voir une conséquence des représailles de Capellienus après la révolte des Gordien en 238. À Carthage, les preuves sont peut-être plus solides, impliquant la réparation des canalisations de rues et la réfection de tout le pavage (totalisant environ 60 km) au début du IVe siècle, ainsi qu’une importante reconstruction de l’infrastructure portuaire entre 315 et 330. Mais là encore, les éléments sont moins concluants que ne le souhaiterait Di Vita ; un renouvellement urbain généralisé ne suffit pas à lui seul à prouver qu’un séisme en fut la cause.

Source : Terra septem diebus mugitum dedit:
North African Earthquakes Revisited - Elizabeth Fentress & Andrew Wilson

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Cependant, le témoignage le plus clair du bouleversement tellurique impressionnant survenu entre 306 et 310 provient de Carthage.
Je laisse la parole à l’un des plus éminents connaisseurs des ruines et de l’histoire de la Carthage tardo-romaine : Gilbert Picard. En parlant de la ville qui accueillit Augustin, et à propos de la Carthage des IIe-IIIe siècles, il déclare textuellement :
« Une catastrophe… l’avait anéantie à son tour au début du IVe siècle, et à sa place s’était reconstruite, sous le règne de Constantin et de ses successeurs, la quatrième Carthage romaine. »
Puis, après avoir noté que personne jusqu’alors n’avait relevé ce renouveau — qui va à l’encontre de la théorie répandue du déclin des cités africaines au IVe siècle —, il poursuit :
« Cependant, la reconstruction presque complète de Carthage au IVe siècle a été constatée par tous ceux qui ont travaillé sur le terrain… »
Et encore, à propos de la voirie urbaine :
« Charles Saumagne a pu établir formellement que toute cette voirie, qui s’étendait sur près de 60 kilomètres, a été entièrement refaite au IVe siècle. En particulier, tous les égouts ont été complètement reconstruits. »
Près de ce qu’il considère être la mémoire de saint Cyprien, « un quartier d’habitations a été rasé, aux environs de 300. »
Enfin, « de misérables réfugiés » occupent, au début du siècle, au cœur de la ville, des espaces publics, s’installant parmi les ruines de bâtiments dont le pouvoir constitué les chassera « après les avoir tolérés quelque temps. »

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