25 abr 1270 ano - Négociations financières entre Charles d'Anjou et al-Mustansir échouent
Descrição:
Une des raisons pour lesquelles Charles est resté réticent à rejoindre la croisade en personne est qu’il n’avait pas encore résolu ses différends avec al-Mustansir de Tunis. Fin avril 1270, alors que Louis approchait d’Aigues-Mortes, Charles a organisé une « mission spéciale » à Tunis. Le frère dominicain Berenger faisait partie de l’ambassade, « avec d’autres ambassadeurs spéciaux ». Berenger venait de revenir d’une rencontre avec Baybars au Caire en janvier.
Notre meilleure source pour ce deuxième round de négociations entre Charles et al-Mustansir est Pierre de Condé, qui a été clerc de Louis IX lors de la croisade de Tunis et a écrit des lettres à des collègues restés au pays. Pendant la croisade, Pierre a apparemment parlé plusieurs fois à un chevalier qui représentait Charles dans ces échanges. Ce chevalier a dit à Pierre qu’il avait demandé le renouvellement des frais d’accès commercial au même tarif qu’auparavant, ainsi que le paiement des arriérés « depuis l’époque de Manfred et de Frédéric ». L’implication ici est qu’al-Mustansir avait continué à verser des paiements à l’empereur Frédéric II, mais à un moment donné, il les avait arrêtés, peut-être à la mort de Frédéric en 1250 ou pendant le règne du roi Manfred (1258–66). En d’autres termes, Charles réclamait des arriérés remontant potentiellement jusqu’à dix-neuf ans (1250–69). Même en laissant de côté la question de savoir si Charles avait droit à ces paiements, c’était une demande considérable.
Bien que des informations précises sur les paiements hafsides au Regno durant cette période manquent, la réclamation de Charles ne concorde pas avec le rapport de Saba Malaspina, qui était contemporain et suivait de près les affaires siciliennes. Saba affirme qu’à l’époque de l’arrivée de Charles à Tunis (fin août 1270), al-Mustansir avait retenu de l’argent pendant trois ans, ce qui correspond à l’arrivée de la force expéditionnaire hohenstaufen/hafsides en Sicile au début de septembre 1267, une période logique pour renoncer à d’anciens arrangements avec le Regno. Selon Pierre de Condé, l’offre d’al-Mustansir était plus proche de la chronologie de Saba. L’émir était prêt à renouveler les paiements, mais seulement depuis l’accession de Charles en 1266. Les négociations ont échoué sur ce point et l’ambassade angevine est partie de Tunis sans accord.
Pierre de Condé offre une vision limitée des négociations, se concentrant sur les questions financières au détriment des préoccupations en matière de sécurité qui importaient également aux deux parties. Néanmoins, la dispute monétaire seule expose l’équilibre des pouvoirs en évolution entre les Hafsides et les Angevins. La question discutée n’était pas de savoir si l’émir ferait des paiements à Charles, mais pour combien. Avec Charles accablé par la dette et menant des campagnes sur plusieurs fronts, ses envoyés auraient pu être tentés d’accepter une offre inférieure qui apporterait des liquidités immédiates. Au lieu de cela, confiants dans la force de leur position de négociation, ils ont exigé plus.
Source : The Tunis crusade of 1270 ; A Mediterranean History - Michael Lower
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