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April 1, 2024
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15 jun 1675 ano - Début du conflit entre frères héritiers pour le Beylicat

Descrição:

Même si Murad Bey mourut en 1675 et que le pays fut plongé dans une guerre civile entre ses deux fils Muhammad et Ali, guerre civile rendue d'autant plus difficile à régler par les intrigues de Muhammad al-Hafsi, les Turcs de Tunis gardèrent leur paix.

Durant les dix années de guerre civile, les officiers turcs qui composaient le Diwan adoptèrent l'attitude selon laquelle le conflit du beylicate ne les concernait pas. Ils reconnurent comme bey celui des deux fils de Murad qui contrôlait Tunis et nommèrent aussitôt son candidat au deyship. Mais ils ont également exigé que les troupes turques ne soient pas entraînées dans le conflit.

En février 1678, Muhammad Bey s'empare de Tunis. Son frère Ali Bey s'enfuit au Jerid, où il rejoint une colonne de troupes turques qu'il avait envoyées percevoir les impôts lorsqu'il était encore maître de Tunis. Le Diwan écrivit immédiatement à Ali pour protester que les troupes turques étaient "destinées pour la garde du Royaume et non pas pour périr dans des guerres civiles, qu'il pouvait se battre avec son frère sans les Turcs, et qu'on reconnaitrait pour Bey celui qui se présenterait victorieux".

La guerre civile entre Muhammad Bey et Ali Bey et les intrigues de Muhammad al-Hafsi à Tunis et à Istanbul, qui visaient à lui permettre de devenir bey unique, ont révélé un autre élément de faiblesse dans la position du dirigeants turcs de Tunis, à savoir qu'ils n'étaient pas prêts à accepter la seule alternative possible à la soumission aux beys, qui était de passer à nouveau sous le contrôle direct d'Istanbul. Muhammad al-Hafsi vivait dans l'ombre de son frère Murad Bey depuis la mort de leur père en 1666. La lettre de De Breteuil du 9 juillet 1672 citée ci-dessus montre que si Murad Bey était « le général de l'armée », Muhammad al-Hafsi était « Le général de la mer ». Cela signifiait qu'il était responsable de la flotte pirate du pays, poste qui lui permettait d'amasser de vastes richesses qu'il tenta d'utiliser à la mort de son frère pour faire avancer sa carrière politique. Bien que le récit de la guerre civile dans l'Histoire ait été donné à son auteur par al-Hafsi lui-même, il ressort clairement que lorsqu'al-Hafsi n'a pas réussi à atteindre ses objectifs à Tunis, il a tenté de faciliter la réimposition d'un pouvoir ottoman direct sur le pays en échange de sa nomination par le sultan comme bey et pacha de Tunisie.

Sous prétexte de vouloir éviter la guerre entre ses deux neveux, il les convainquit en 1675 d'accepter l'arbitrage du Diwan. Ali savait qu'étant plus jeune que son frère, il avait peu de chances de devenir unique bey, et comme il avait été proche d'al-Hafsi, dans la maison duquel il avait grandi, il préférait sa nomination au beylicate à celle de son frère. Lors de la réunion du Diwan tenue pour examiner les deux revendications rivales sur le beylicat, 'Ali Bey déclara par conséquent que leur oncle avait la préséance pour la position sur lui-même et sur son frère, et le Diwan accepta ce point de vue comme un moyen facile de régler le différend. Mais comme Muhammad Bey ne voulait pas renoncer à ses droits sur le beylicate et qu'il avait le pouvoir de défier le Diwan, al-Hafsi se rendit à Istanbul en décembre 1675, emportant avec lui son immense richesse composée d'un million de pierres précieuses et de quelques charges de monnaie d'or et d'argent. Il a utilisé cet argent pour que le gouvernement ottoman le reconnaisse à la fois comme bey et pacha de Tunisie. Outre le demi-million de piastres tunisiennes qu'il distribuait en pots-de-vin, il promettait de « rendre l'autorité du Grand Seigneur absolue à Tunis ». Il est ensuite renvoyé à Tunis avec 5 000 soldats turcs. Il arriva à Tripoli peu de temps après que Muhammad Bey eut repris le contrôle de Tunis à son frère le 3 février 1678. Comme les troupes qu'al-Hafsi avait amenées avec lui étaient au courant de cet événement alors qu'elles étaient à Tripoli, elles contraignirent les capitaines des navires sur lesquels ils voyageaient à soit les ramenez en Turquie ou alors de les stransporter à Alger. Al-Hafsi arriva donc la Goulette avec seulement le messager du sultan et un petit groupe de partisans et constata que les officiers janissaires de Tunis étaient déterminés à lui résister parce qu'ils craignaient que les troupes qu'il ferait venir de Turquie pour faire respecter son autorité ne les priveraient de leur pouvoir privilégié dans la régence. Al-Hafsi retourna donc à Istanbul.

Source : The Beylicate in Seventeenth-Century Tunisia - Jamil M. Abun-Nasr

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2 horas atrás

Data:

15 jun 1675 ano
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