4 jun 1388 ano - L'île de Djerba fut pillée par une flotte hétéroclite italienne (Génois, Pisans)

Descrição:

En même temps qu'il achevait de pacifier l'intérieur, Abu al-Abbàs songea à redresser la politique extérieure hafside compromise par ses prédécesseurs. Il cessa de payer à l'Aragon le tribut annuel inauguré par le premier Hafside, sans que cela lui attirât des ennuis sérieux. Bien plus, désirant ne pas se laisser distancer par les pirates génois et pisans, il laissa se développer à Bougie, sous la direction de l'Amiral Muhammad Ibn al-Mahdï, l'activité des premiers corsaires musulmans qui allaient razzier les côtes provençales. C'est peut-être pour arrêter cette concurrence que les Génois décidèrent une opération d'envergure contre les côtes Ifriqiyennes. Pise y participa.
Déjà en juillet 1388, l'île de Djerba fut pillée par cette flotte hétéroclite. Un seigneur sicilien qui participait à titre personnel à cette entreprise, acheta l'île aux Génois et aux Pisans. Il en fut chassé quelques mois plus tard par la population locale.

Si le rôle de Pise est nettement moins important que celui de Gênes qui envoie pas moins de quinze galées et six autres navires (ligneta), il n’en demeure pas moins que les Pisans apparaissent désormais aux yeux des Hafsides comme des ennemis, qui ont agi à l’encontre des intérêts des deux pays, d’où leur réticence, voire leurs tergiversations à signer la paix avec les Pisans, largement dépassés par le dynamisme affiché par leurs rivaux les Florentins, qui ont réussi à séduire les Hafsides, notamment par la solidité
de leur monnaie et sa diffusion dans toute la Méditerranée. Les Pisans semblent donc
démunis face aux Hafsides, contrairement aux Génois, en position de force dès lors qu’ils ont
pris la tête des deux expéditions. Les Vénitiens en revanche, ont finalement renoncé à
participer à cette coalition, non sans arrières-pensées. Par cette position, ils affichent leur
neutralité dans ce conflit et profitent des situations délicates des Génois et des Pisans, pour s’imposer comme étant les interlocuteurs privilégiés du pouvoir hafside.

Source : Négocier à la cour du sultan hafside :
le dernier traité de paix conclu avec la Commune de Pise (1397) - Mohamed OUERFELLI

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