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August 1, 2025
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15 abr 1348 ano - Défaite des Mérinides contre les tribus du centre Tunisien qui s'unirent avec les Zianides (Bataille de Kairouan)

Descrição:

Abu al-Hasan déçut rapidement les populations Ifriqiyennes. Son système de gouvernement lui aliéna une grande partie des tribus qui n'acceptaient pas la suppression des redevances payées par les sédentaires aux bédouins.

D'autre part, l'ambition de Abu al-Hasan d'ouvrir une polémique religieuse avec les savants Ifriqiyens, plus aguerris à ces sortes de discussions, souleva contre lui la masse citadine attachée à ses vieilles traditions.
Les tribus du centre tunisien s'unirent pour le chasser. Au cours d'un engagement près de Kairouan, il n'eut la vie sauve qu'en se réfugiant derrière les remparts (avril 1348).

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Jugeant la situation mûre, le Mérinide — encouragé par Ibn Tafrāǧīn, réfugié à Fès — entra dans la compétition, prétextant que les droits de l’héritier désigné avaient été bafoués. Son prestige suscita une impressionnante vague de ralliements tribaux, grâce à laquelle il vainquit aisément Abū Ḥafṣ II.

Abū l-Ḥasan I déporta les princes de Bougie et de Constantine, ainsi que leurs proches, respectivement à Nedroma et Oujda, tout en leur concédant les impôts de ces régions. Il ne les punit pas et conserva son estime à leur égard en tant que chefs respectés. Son objectif était d’éviter toute révolte face à l’annexion de l’Ifrīqiya par les Banū Marīn.

Ibn Qunfuḏ confirme cette version des faits et rapporte que tous les gouverneurs furent envoyés au Maroc. Dès lors, wa-taġayyarat al-aḥwāl wa-tanawwaʿat al-aškāl, « les circonstances changèrent et les formes se diversifièrent ».

Au sommet de sa gloire, le Mérinide célébra son intronisation avec faste, recevant l’allégeance de « cinquante rois d’al-Andalus, des Abdelwadides et des Almohades [tunisois] ». En souverain itinérant, il parcourut ses nouveaux territoires pendant près de deux mois, posant ainsi les premières pierres d’une réorganisation administrative de cette nouvelle marche orientale.

Cependant, son rêve d’un empire maghrébin unifié s’effondra à la fin de l’année 748 [printemps 1348]. Abū l-Ḥasan I sous-estima la puissance des tribus arabes. Persuadé de sa supériorité, il leur confisqua les terres qu’elles contrôlaient. Ce fut une grave erreur : les ʿarab répliquèrent violemment, infligeant au sultan une cuisante défaite lors de la bataille de Kairouan — pire encore que celle de Tarifa.

Cet épisode rappelle une constante de la politique ifrīqiyenne : malgré une maḥalla (armée régulière), le sultanat s’appuyait essentiellement sur des alliances tribales, comme avec les Banū Kaʿb ou les Kuʿūb dans le Tunisois au début du VIIIe/XIVe siècle.

Contraint au repli, Abū l-Ḥasan I réussit à fuir Kairouan en passant par Sousse, puis Tunis, lors de la fête de la rupture du jeûne (dimanche 1er šawwāl 750 / 13 décembre 1349). Il n’eut pas le temps de consolider son pouvoir : sur les deux ans et demi passés en Ifrīqiya, il ne gouverna véritablement que six mois. S’il avait écarté les élites politico-militaires hafsides, il n’avait pas instauré de nouvelle administration durable. Les cadres mérinides furent rapidement éliminés dans la débâcle.

Source : Histoires Hafsides : Pouvoir et idéologie - Sébastien Garnier

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15 abr 1348 ano
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