15 jun 1147 ano - Siège d’Almería par le royaume de León et Castille

Descrição:

Le siège d’Almería par le royaume de León et Castille et ses alliés dura de juillet à octobre 1147. Le siège fut couronné de succès et la garnison almoravide se rendit. La force assiégeante était placée sous le commandement général du roi Alphonse VII, soutenu par des forces de Navarre sous leur roi, de Catalogne sous le comte de Barcelone, ainsi que de Gênes, qui fournit la majeure partie des forces navales.

La ville d’Almería, connue en arabe sous le nom d’al-Mariyya, atteignit son apogée sous les Almoravides dans la seconde moitié du XIe siècle et la première moitié du XIIe. Cette période de prospérité commerciale et culturelle prit brutalement fin avec la conquête de 1147. De larges portions de la ville furent détruites, et la plupart de ses habitants les plus éminents émigrèrent en Afrique du Nord.

Deux grandes sources narratives latines relatent la campagne d’Almería : le De captione Almerie et Tortuose de Caffaro di Rustico, offrant le point de vue génois, et la Chronica Adefonsi imperatoris, d’auteur anonyme, donnant le point de vue castillan. Il existe aussi un poème épique latin, la Prefatio de Almaria, incomplet dans sa forme conservée et contenant essentiellement une liste de noms de participants. On peut également tirer des informations précieuses des nombreux diplômes castillans émis par Alphonse VII durant la progression de son armée et le siège.

Selon Bernard Reilly, l’armée d’Alphonse VII comptait environ 5 000 hommes. La Prefatio et les diplômes royaux révèlent la présence de quinze grands seigneurs et neuf prélats (archevêques et évêques). Il est probable que chacun de ces hommes fut responsable d’un escadron de cavalerie lourde, typiquement composé de 40 à 60 cavaliers, chacun accompagné d’un écuyer et d’un palefrenier. À cela s’ajoutaient l’infanterie et le personnel de soutien (muletiers, charretiers, forgerons, cuisiniers), soit probablement 3 500 hommes supplémentaires.

Les Génois contribuèrent avec une flotte de 63 galères et 163 autres navires, commandés par les consuls Oberto Torre, Filippo di Platealonga, Balduino, Ansario Doria, Ingo Piso et Ansaldo Piso. En échange de leur aide, Alphonse VII promit à la ville de Gênes un tiers de toutes les conquêtes, le droit au commerce et l’exemption de péages.

Au printemps 1147, une force avancée de quinze galères sous le commandement du consul Balduino arriva au large du cap de Gata, où elle s’attendait à retrouver Alphonse. Ne le trouvant pas, Balduino attendit avec sa flotte hors du port d’Almería pendant un mois, jusqu’à l’arrivée du comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone, avec un navire et cinquante-trois chevaliers. Ansaldo Doria arriva en même temps avec seize galères.

La force géno-catalane décida de lancer une première attaque avant l’arrivée de l’armée principale. Raimond-Bérenger et ses hommes débarquèrent pendant que Balduino simulait une attaque maritime contre la mosquée. Ansaldo remonta le fleuve Andarax avec une galère pour effectuer une reconnaissance et donner l’alerte en cas d’arrivée de renforts ennemis. Le reste de la flotte attendait à l’embouchure du fleuve.

S’attendant à une attaque surprise depuis la terre, Almería envoya deux éclaireurs, mais ceux-ci ne repérèrent pas les troupes du comte de Barcelone. L’assaut initial de Balduino se heurta à une résistance acharnée d’une force de 1 040 hommes, selon Caffaro. Les Génois perdirent huit hommes dans le combat. Après ce premier affrontement, la flotte qui attendait à l’embouchure rejoignit Balduino aux quais. D’après Caffaro, les défenseurs perdirent 5 000 hommes dans la bataille qui suivit et furent contraints à la retraite. Les navires furent alors échoués pour permettre le déchargement des machines de siège—béliers, tours et catapultes.

Lorsque Alphonse arriva avec une force de 400 chevaliers et 1 000 fantassins, les Génois avaient déjà assemblé leurs engins de siège. Ils furent placés de manière stratégique et, malgré les contre-attaques constantes des défenseurs, réussirent à détruire 16 mètres de muraille.

À l’automne, Alphonse VII entama des négociations avec les défenseurs. Il envoya le roi García Ramírez de Navarre et le comte Ermengol VI d’Urgell comme émissaires. La ville offrit de payer 100 000 maravedis et de livrer des otages en échange de l’abandon du siège (et de l’abandon des alliés génois, qui n’étaient pas informés des négociations).

L’attaque finale de la ville fut lancée par les Génois, ayant appris qu’Alphonse VII était prêt à faire la paix. Le 17 octobre, sans cri de guerre, douze mille Génois prirent d’assaut la ville. Les Catalans refusèrent de participer à l’attaque, mais Alphonse finit par envoyer ses troupes au combat. Après trois heures, la ville fut prise, à l’exception de la citadelle. Selon Caffaro, 20 000 musulmans furent tués et 10 000 femmes et enfants capturés. Quatre jours plus tard, le 21 octobre, la citadelle se rendit. La garnison paya 30 millions de maravedis pour sauver sa vie.

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