15 März 1181 Jahr - Qaraqush s'empare de Jabal Dammar et Umm Lama
Beschreibung:
Qarāqūsh a commencé son invasion de l’Ifrīqiya en menant une campagne dans une région que les géographes médiévaux appelaient Jabal Dummar. Jabal Dummar est la continuation naturelle de Jabal Nafūsa du côté tunisien de la frontière, s’étendant en forme de croissant de Nālūt à Qābis au nord. Selon al-Idrīsī, Jabal Dummar est à trois jours de distance de Jabal Nafūsa à travers des sables continus. Ibn Khaldūn dit qu’il pourrait être traversé en sept jours. La tribu Zanatī Dummar a donné son nom à cette zone, bien qu’il y ait également des Berbères Lawāta vivant à ses côtés. Ibn Taqī al-Dīn dit des habitants de Jabal Dummar : “Tous sont Khārijīs qui maudissent ʿAlī, que la paix soit sur lui !”
Tout d’abord, il est intervenu dans une querelle entre deux chefs dummārī nommés ʿUthmān et Farrūkhā, prenant ce dernier comme son allié et envahissant les terres du premier. Il défait l’armée dʿUthmān et le siège dans sa citadelle après avoir incendié ses faubourgs vulnérables. Les défenseurs se rendent à condition de pouvoir partir avec leurs biens. ʿUthmān prête un serment de loyauté à Qarāqūsh et devient son vassal. Ses terres sont assignées comme iqṭāʿs aux soldats de Qarāqūsh.
Après cet épisode, Qarāqūsh attaque une autre citadelle connue sous le nom de Qalʿat al-ʿAṭash. Ibn Taqī al-Dīn dit que certains de ses amis proches qui avaient participé au siège de cette forteresse jurent par Dieu qu’ils n’ont jamais vu de citadelle plus haute ou plus forte dans tout Bilād al-Shām. Elle était si haute que leurs flèches ne pouvaient l’atteindre et pendant dix-huit jours, Qarāqūsh et ses hommes campent sous celle-ci, perplexes. Puis un de ses esclaves parvient à gravir la montagne sur laquelle reposait la citadelle et les soldats suivent son chemin. Les défenseurs, stupéfaits par l’ascension de l’armée de Qarāqūsh, manquent également de flèches, si bien qu’ils se rendent. Qarāqūsh leur permet de rester dans leur pays tant qu’ils lui paient un tribut.
Sa prochaine conquête fut la ville fortifiée d’Umm Lāma. Il campa sous celle-ci pendant un mois mais la trouva imperméable à tous ses efforts, si bien qu’il ordonna à ses hommes de piller et de massacrer les Berbères vivant à la campagne autour de la citadelle. Cela provoqua une réponse du chef d’Umm Lāma, qui appela ses parents, les dirigeants de la tribu Manāya vivant près de Qafṣa, à venir à son aide. Ensemble, ils rassemblèrent une force de 20 000 hommes à la citadelle. Ils descendirent d’Umm Lāma pour attaquer Qarāqūsh, mais il avait réussi à occuper un passage étroit sur le seul chemin convenant aux chevaux menant vers le bas de la montagne. En conséquence, il put les engager en petits groupes un par un, annulant ainsi leur avantage numérique. Battus, ils remontèrent par le même chemin vers leur citadelle. Au cours de la bataille, un jeune homme de haut rang avait été capturé par les hommes de Qarāqūsh. Alors qu’ils se préparaient à l’exécuter sous les yeux de la citadelle, les défenseurs crièrent pour que sa vie soit épargnée et des messagers descendirent offrant d’abord 10 000 dinars, puis 20 000, puis n’importe quel montant demandé. Qarāqūsh refusa et un de ses émirs décapita le garçon. Puis un messager arriva du chef portant les clés de la citadelle et annonçant sa reddition inconditionnelle. Qarāqūsh était perplexe devant ce geste car il savait qu’il et ses hommes auraient été incapables de prendre la forteresse seuls. Il demanda au seigneur d’Umm Lāma pourquoi il avait capitulé si brusquement et celui-ci lui dit que le garçon qui avait été décapité était son seul fils. Cela signifiait qu’après sa mort, Umm Lāma serait passée aux fils de son frère qu’il haïssait. Ainsi, pour empêcher cela, il préférait ouvrir les portes à Qarāqūsh. Après avoir collecté une grande quantité de butin à Umm Lāma, Qarāqūsh rétablit le chef comme son vassal et le laissa en bons termes.
Après cette bataille, Qarāqūsh fit campagne contre les Maṭmāṭa au nord de Jabal Dummar juste au sud de Qābis.
Source : Saladin, the Almohads and the Banü Ghaniya - The Contest for North Africa (12th and 13th Centuries) - Amar S. Baadj
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