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June 15, 2024
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15 Jun 1673 Jahr - Bataille de Okbat el Jazzar

Beschreibung:

Le Dey essaie de retrouver son influence de jadis et de renforcer son pouvoir, mais un incident refroidit les rapports déjà tendus entre les deux autorités. Le Dey Chaâbân Khûja reçoit d'une manière humiliante Mourad Bey venu le féliciter pour son élection (1669). Le Bey, fort affecté, chercha à se venger. Il réussit à se créer des intelligences parmi les membres du Diwan et, ayant choisi le moment opportun, il adresse publiquement des accusations contre le Dey ; Hâj Chaâbân est arrêté et conduit à Zaghouan où il meurt en 1672. Mourad II peut alors imposer son candidat en la personne de Hâj Muhammad Mantachâli, personnage faible et qui sera exécutant docile de ses volontés.

La cause de la destitution de Chaâbân et sa fin firent comprendre aux Turcs de Tunis que s'ils ne frappaient pas à nouveau en force, leur emprise sur la Tunisie serait perdue à jamais. Conduits par un officier nommé 'Ali Lâz, ils déposèrent Mantachâli pendant l'absence de Murd Bey à la tête de son armée lors d'une expédition en Tripolitaine. Après s'être fait proclamer dey, 'Ali Lâz convainc le pacha 'Ali Barbar de se joindre au parti opposé aux beys en lui faisant remarquer que si les Mouradistes n'étaient pas déposés, l'autorité du sultan ottoman en Tunisie serait perdue. Il fait également adopter par le diwân le principe que le beylicat ne doit pas rester héréditaire et que désormais les beys doivent être nommés par le diwân et le dey. Il réunit ensuite une grande assemblée de chefs d'armée et de savants religieux et lui fait recommander la destitution de Murd et de Muhammad al-Hafsi du beylicat au motif qu'ils conspirent avec les puissances chrétiennes pour leur livrer la Tunisie. L'assemblée recommanda également la nomination du principal allié de Lâz dans la rébellion, Muhammad Âghâ, comme nouveau bey.

Or, la qualité des troupes locales commandées par Murd est évoquée dans la description que le consul de France à Tunis fait de la bataille décisive de juin 1673 au cours de laquelle Lâz a été vaincu. Le consul dit que les beys ont gagné, bien qu'ils n'aient pas jeté toutes leurs forces dans la bataille, parce que les leurs étaient les soldats les plus expérimentés. Il apparaît donc que les beys ont poursuivi la pratique initiée par Murd Ier auparavant de recruter des troupes locales qu'ils commandaient, que ces troupes étaient considérées comme faisant partie de l'armée (ou des armées) régulière(s) de l'État bien qu'elles ne fussent pas inscrites dans le diwân, et que ces troupes étaient cinq fois plus nombreuses et au moins aussi efficaces que les "gens de solde".

En 1673, 'Alî Lâz se voit donc contraint par la supériorité militaire des beys d'accepter l'aide des tribus qui ont souffert des attaques des beys contre elles au cours de la pacification du pays, comme les Awlad Sa'îd et les Mathalith. Au total, entre 20 000 et 25 000 cavaliers tribaux se battent en juin 1673 aux côtés de 'Alî Lâz. La dépendance des deys à l'égard de ces tribus, qui avaient déjà à plusieurs reprises semé le désordre dans les campagnes et qui ne pouvaient être retenues que par les beys, avait une signification politique importante. Le conflit est apparu, à la suite de cette évolution, comme un conflit entre la partie productive du pays, comprenant les terres fertiles et les villes (autres que Tunis) qui soutenaient les beys, et les groupes - troupes turques et tribus nomades - qui vivaient en marge des parties productives du pays et subsistaient en les exploitant. Les beys défendaient la stabilité, l'ordre et la prospérité, tandis que les Turcs sapaient tout cela par leur coopération avec les tribus maraudeuses. Les Turcs qui, comme nous l'avons vu plus haut, étaient considérés comme des étrangers et suspectés de l'être, ne pouvaient plus justifier leur présence en apportant au pays les bienfaits de la stabilité et de l'ordre.

La défaite d'Ali Laz en 1673 brise la force des Turcs de Tunis. Il a été capturé alors qu'il tentait de s'échapper et a été tué, et les autres dirigeants turcs qui le soutenaient ont été rassemblés et tués. Ali Laz avait espéré au début de sa rébellion que les dirigeants turcs d'Alger lui viendraient en aide, en vain.

Ainsi, suite à cette bataille, un nouveau candidat de Mourad II, Mâmi Jamal Dey (1673 à 1677), est élevé à la dignité deylicale. Avec le même sens de l'autorité, Mourad II réussit à faire face à une révolte spontanée d'une caserne turque de la médina de Tunis, la caserne de souk el Qmâch, qu'il soumet, en disperse les résidents et qu'il transforme en médersa (médersa Mouradia).

Source : The Beylicate in Seventeenth-Century Tunisia - Jamil M. Abun-Nasr

Zugefügt zum Band der Zeit:

Datum:

15 Jun 1673 Jahr
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