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June 15, 2024
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1 Jun 544 Jahr - Solomon, remplaceant de Bélisaire, est tué par Antalas lors de la bataille de Cillium

Beschreibung:

La bataille de Cillium a lieu vers juin 544, à Cillium (actuelle Kasserine, en Tunisie), et se solde par une défaite des Byzantins menés par le gouverneur Solomon, face aux Laguatans et Frexes, deux tribus berbères révoltées commandées par le chef Antalas.

Aux origines de cette bataille se trouve une révolte des Laguatans qui débute en 544 due notamment à une maladresse de Serge, le neveu de Solomon, gouverneur de Tripolitaine. À ce moment, Solomon décide d'attaquer les rebelles berbères, mais son armée est défaite et il meurt au cours de la bataille. À la suite de cette défaite toute l'Afrique byzantine tombe dans l'anarchie jusqu'à l'arrivée de Jean Troglita à la fin de 546, et ses campagnes pour que la province soit pacifiée et ramenée sous le contrôle impérial byzantin en 548.

Les deux sources pour la reconquête byzantine de l’Afrique et les guerres entre Byzantins et Maures au milieu du ve siècle sont Corippe et Procope de Césarée. Les deux sont des sources primaires de premier plan. Procope accompagne l’armée romaine lors de ses campagnes de reconquête et est directement en relation avec Bélisaire. Corippe est un poète romain qui est témoin de la reconquête. Les deux donnent une chronologie relativement similaire des évènements en Afrique. Toutefois, Corippe semble avoir écrit un panégyrique qui veut vanter les exploits de Jean Troglita et faire l'apologie de la politique byzantine en Afrique. Il minimise ainsi les erreurs byzantines et attribue l'entière responsabilité de la 2e insurrection maure à Antalas.

Depuis le milieu du ve siècle, la province d'Afrique, peut-être la plus riche des provinces de l’Empire romain d’Occident, est entièrement occupée par les Vandales. Néanmoins, une paix subsiste, depuis au moins la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, entre l’Empire romain d’Orient et les Vandales. L’empereur Justinien a, toutefois, la grande ambition de restaurer l’Empire romain en Occident. La province d’Afrique est la première cible avant une invasion de l’Italie.

L’expédition du général Bélisaire vainc rapidement et sans grande résistance les Vandales4. En 534, moins d’un an après son début, la capitale, Carthage, est prise. Justinien souhaite alors restaurer l’Afrique romaine telle qu’elle était avant la conquête vandale. Les anciennes provinces sont rétablies avec la seule différence qu’ils dépendent maintenant de la préfecture d’Afrique plutôt que celle d’Italie. La frontière est de nouveau fixée sur les anciens limes (ceux avant la conquête) et Justinien annonce vouloir expulser tous les peuples « barbares », c’est-à-dire les Maures, qui y sont entrés depuis les Vandales.

Maure est le nom donné aux peuples semi-romanisés qui habitent de l’Atlantique à la chaîne Syrtique en Tripolitaine et qui sont dotés de structures tribales. Depuis la mort du roi Genséric, en 484, les tribus maures avaient été une source de révolte constante pour les Vandales. Ce qui était de « modestes collectivités » maures s’est transformé en peuples de taille beaucoup plus grande et organisée. Plusieurs hypothèses sont discutées pour l’expliquer aujourd’hui. Cela pourrait être dû à un exode de paysans imparfaitement romanisés qui fuient le pouvoir vandale, ou bien de groupes nomades venus du Sahara. Au début, causes de raids et de pillages, en 529, le chef Antalas en vient à directement infliger une défaite à l’armée du roi vandale en Byzacène, dans la campagne africaine. Les tribus sont en mesure de menacer directement et durablement l’intérieur du territoire.

Chaque province africaine est menacée par un peuple maure, mais il existe trois grandes entités maures principales en territoire romain : l’une, le roi Iaudas, domine l’Aurès, et deux autres, ceux d’Antalas et Cusina, se trouvent en Byzacène. Les Romains de Tripolitaine sont eux menacés par des Maures extérieurs au monde romain dont la plus grande tribu est celle des Laguatans. Lors de la guerre des Vandales, les Maures sont restés neutres pour ensuite se soumettre en se déclarant « esclaves de l’empereur » devant Bélisaire. Ce rituel pratiqué à l’époque vandale semble remonter peut-être même jusqu’au haut-empire. Il s’apparente au Fœdus (une alliance entre Rome et un peuple barbare). En échange, les Maures reçoivent des cadeaux et des insignes de pouvoir de la part des Byzantins. Toutefois, notons, d'après Christian Courtois, qu'au cours de cette cérémonie, les deux partis sont engagés, et que la neutralité des Maures qui « attendent, sans prendre parti pour l'un ni pour l'autre, l'issue des combats », les éloigne beaucoup du statut d'« esclaves de l'Empereur ».

Solomon, ancien lieutenant de Bélisaire, général énergique, compétent et courageux, devient nouveau gouverneur. Il doit faire face à une insurrection maure et à une mutinerie dans l’armée menée par Stotzas. La situation en Afrique est si précaire que Justinien va lui concéder les pouvoirs civils et militaires, traditionnellement divisés sous le système administratif romain depuis Dioclétien. Il va être à la fois magister militium (maître des soldats) et préfet du prétoire.

Solomon n’est pas en mesure d’appliquer les décrets d’expulsion de l’empereur. Peu après sa nomination, certaines tribus maures dont ceux d’Iaudas et Cusina se révoltent et se mettent à ravager le territoire, sans doute inspirés par le fait du départ de Bélisaire. Il semble que les Romains n’ont pas eu la même vision du rituel de soumission des Maures conclu avec Bélisaire. Pour l’historien romain Procope, les Maures ne se révoltent pour aucune raison. Il a le même préjugé que les Romains de son époque. Les Maures sont considérés comme des Barbares comme tout peuple qui n’est pas grec ou romain. Il ne s’attarde pas à les comprendre, ils n’ont aucun motif de se révolter, car ils se sont déclarés esclaves. Pour les Maures, ce rituel représentait néanmoins la reconnaissance de leur droit de résider dans les territoires qu’ils occupent avec, aussi, la promesse de vivres. Il y aura mention, par les Maures, dans leur négociation avec Rome, qu’ils ont été maltraités par le pouvoir romain en dépit des engagements passés avec Bélisaire.

En 536, les campagnes du général soumettent les Maures bien qu’imparfaitement. Des pensions sont payées aux chefs maures et ceux-ci et leurs peuples ne sont pas expulsés de leurs territoires. Malgré une bataille décisive au mont Burgaon en 535, les forces des Maures restent relativement intactes.

L’infanterie et la cavalerie lourde romaine ne sont pas adaptées à une guerre menée contre des semi-nomades équipés de troupes très légèrement armées. Les troupes romaines sont aussi toutes équipées d'arcs, ce qui entraîne aussi une peur de la confrontation directe. Les troupes maures sont en mesure, de plus, en menant une guerre de guérilla, et sont capables de se replier des grands engagements armés sans subir de trop grandes pertes. Les Maures mènent essentiellement une guerre d’embuscade. L’ennemi est, de plus, mobile, il peut se cacher et se replier chez lui dans les montagnes et le désert. Seul un commandant persistant et habile peut durablement neutraliser leurs forces.

L’armée byzantine d’Afrique, bien équipée et entraînée, est aussi indisciplinée, pas très nombreuse et manque de loyauté. Elle est, par ailleurs, avide de pillages et les civils se plaignent des exactions par celle-ci contre eux. Le général Solomon est, de plus, impopulaire, car jugé trop sévère et ne possède donc pas le même respect que Bélisaire en Afrique. En 536, un complot échoue à l’assassiner à Carthage. L’armée se mutine et Solomon doit fuir en Sicile. Un général d’armée, Germanus, un cousin de Justinien, doit être envoyé pour ramener l’ordre et Solomon ne peut reprendre ses fonctions qu’en 539.

Entre 539-541, Solomon va construire des fortifications autour des régions détenues par les Maures. Le pays semble avoir connu une paix réelle et une prospérité selon le poète romain Corippe. Néanmoins, un affront diplomatique à Leptis Magna va déclencher une 2e insurrection maure. Serge, neveu de Solomon et gouverneur de Tripolitaine, reçoit une délégation considérable de chefs maures qui se plaignent du pillage de leurs récoltes par les Romains. Un des chefs, pour mieux interpeller le gouverneur, le retient alors par l’épaule pour ne pas qu’il se retire. Les chefs maures sont tous assassinés et les Laguatans se soulèvent et envahissent la région. L’incident pourrait ne pas avoir seulement été dû à l’incompétence et l’arrogance du gouverneur, mais à la pression qu’exerçaient les élites romaines locales sur le gouverneur. Ceux-ci voulaient en effet éloigner les Maures de leurs terres et habitations. Toutefois, environ au même moment, en 543, Solomon offense le chef Antalas. Celui-ci avait vu sa pension coupée et avait appris que son frère avait été tué pour avoir causé des troubles par Solomon. Plutôt que remonter directement la route près de la côte qui remonte vers la Byzacène et Carthage, les Laguatan rejoignent Antalas dans les montagnes de Byzacène près de la route Théveste-Carthage. C’est une route stratégique, car elle permet de maintenir une communication entre les fortifications romaines dans les dorsales qui protègent les villes romaines dans les plaines près des côtes.

Solomon se met précipitamment en route pour rencontrer les Maures révoltés à partir de Théveste, sur la route Théveste-Carthage. Faisant traverser à son armée des forêts, il se retrouve à Cillium face à son ennemi. Le général avait peut-être l’intention de rejoindre son allié Cusina qui habitait dans ce territoire ou d’autres alliés maures26. D'après Corippe, il est accompagné de contingents indigènes, mais on ignore si Cusina, qui avait annoncé son aide, était venu le rejoindre. Selon Procope, Solomon dispose de l’aide de Serge et d’autres contingents militaires byzantins d’Afrique importants, mais aucun contingent indigène n'est mentionné.

Au commencement, le rapport de force entre Romains et Maures est égal selon Procope, mais les Maures, bientôt supérieurs en nombre, mettent en déroute la plus grande partie de l’armée byzantine. Les troupes byzantines ne s’étaient résolues à combattre qu’à contrecœur et certaines avaient refusé. Solomon, entouré d'un petit nombre de ses gardes, soutient un certain temps les assauts des Berbères. Enfin, ne pouvant plus résister, il prend la fuite avec ses gardes jusqu'au bord d'un torrent qui coulait près du champ de bataille. Là, son cheval tombe dans un ravin et le général est incapable de se replier. Encerclé et débordé, Solomon est capturé et massacré par les Berbères avec une partie de ses gardes du corps.

Les troupes romaines sont défaites, en partie car certains soldats avaient pris la fuite. Cela pourrait être dû à une trahison. Corippe l’attribue au mécontentement que les soldats avaient de ne pas avoir pris part au pillage de la bataille précédente. Il attribue aussi la responsabilité au futur chef rebelle d'origine germanique, Guntharic, qui était alors dux de Numidie. Solomon, malgré ses compétences de chef, a déjà provoquer une mutinerie sous son commandement d’Afrique, car trop sévère. D'après le récit de Procope, les Byzantins sont battus à la régulière, et la trahison de Guntharic n'est pas mentionnée.

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1 Jun 544 Jahr
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