15 Jun 17 Jahr - Révolte de Tacfarinas
Beschreibung:
Tacfarinas naît à Thubursicu Numidarum (actuelle Khemissa, en Algérie), au sud de l’actuelle Souk Ahras, en Algérie (alors appelée Thagaste). Peu de choses sont connues sur la famille, ou la jeunesse de Tacfarinas, sauf qu’il était originaire d’une tribu berbère, apparemment ni membre d’une famille royale, ni noble de naissance. Lorsqu’il atteint l’âge de s’enrôler, il intègre les rangs des auxiliaires romains au sein de la légion stationnée en Afrique. Ce recrutement est là-aussi faiblement documenté, on ne sait ainsi pas s’il fut volontaire ou contraint. On ne sait pas non plus s’il intègre un régiment de cavalerie ou d’infanterie. Selon Tacite, il sert plusieurs années.
Bien que les motivations personnelles de Tacfarinas nous soient inconnues, il est probable que l’occupation romaine sous Auguste des pâturages traditionnels des Musulames, un peuple berbère, la construction de routes à travers cet espace, et l’interdiction d’accès de ces derniers fut un facteur déterminant dans l’ouverture de la désertion de Tacfarinas et de l’insurrection qu’il organise. Tacfarinas, révolté contre l’Empire romain sous le règne de l’empereur Tibère pendant sept ans, finit tué lors d’un siège à Auzea, actuelle Sour El Ghozlane en Algérie.
Tacfarinas est surtout connu pour la guerre qu’il mena contre Rome, et qui dura environ 7 ans (de 17 à 24 apr. J.-C.). Cette insurrection nécessita l’envoi de quatre proconsuls (gouverneurs) successifs de la province d’Afrique (en actuelle Tunisie). Cette petite partie de l’empire était de fait économiquement importante pour l’Empire romain, car source d’une substantielle partie de l’approvisionnement en céréales de Rome. En 24, après une longue poursuite entre les armées romaines et l’armée insurgée, il est contraint de s’enfermer dans un fortin à Auzea. Il y meurt lors d’une attaque surprise menée au matin par les légions ayant avancé camouflées par la nuit et la forêt.
Malgré cette révolte, l’armée de Tacfarinas, peu équipée, peu entraînée, faisant face à la logistique et à l’armée professionnelle de Rome, ne put jamais embrasser un réel espoir de contraindre la puissance romaine à quitter la région, ni même conclure à son avantage une bataille décisive. L’essentiel de cette insurrection est constituée de raids, razzias, pillages, sous un régime qu’on peut qualifier de « guérilla », afin de perturber l’économie de production céréalière de la province et de mettre à mal l’appareil économique romain, dans l’espoir qu’une crise frumentaire serait à terme à l’origine d’un désordre civil à Rome même.
À la suite de la reprise de contrôle de la région par Rome, l’ensemble du plateau tunisien est converti en 29-30 apr. J.-C. par Rome en zone de production de blé, désormais soumis à l’impôt foncier, grâce au déplacement forcé des zones de pâtures traditionnelles des Musulames vers les massifs montagneux de l’Aurès. À terme, on suppose d’ailleurs que l’insurrection et sa réduction par la force fut à l’origine du choix de l’empereur Claude d’annexer le royaume client voisin de Maurétanie.
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On sait désormais, que lors de ce conflit qui a duré sept ans (17-24 apr. J.-C.), la IIIe Legion Auguste a bénéficié du concours de contingents tribaux envoyés par Juba II de Maurétanie et placés (en qualité de socii) sous l’autorité du proconsul commandant de l’armée romaine d’Afrique70. Il me paraît donc envisageable de chercher à expliquer la situation privilégiée des porteurs du nom Masof (Masuffa) en Afrique proconsulaire par les liens du foedus qui auraient lié leur tribu d’origine à Rome.
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